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Affaire Hariri : la Syrie visée

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Quatre généraux libanais pro-syriens ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien ministre libanais Rafic Hariri. Intouchables il a y quelques semaines, ces hauts responsables libanais sont désormais sous les verrous. Ces hommes, proches du président Emile Lahoud, occupaient des postes-clés au sein des services de sécurité libanaise. Il s’agit des généraux Jamil Sayyed, ancien chef de la Sécurité générale), Ali Hajj (ancien directeur général des Forces de sécurité intérieure), Raymond Azar (ancien directeur général du renseignement militaire) et Mustafa Hamdan (actuel commandant de la Garde présidentielle). Ils ont été interpellés mardi sur recommandation de la Commission d’enquête des Nations unies sur l’assassinat, dirigée par l’Allemand Detlev Mehlis. Après deux jours d’interrogatoires, des mandats d’arrêts ont été délivrés à leur encontre par le juge d’instruction Elias Eid. Ce dernier les avait interrogés en tant que "suspects" dans l’assassinat. À présent, les quatre hommes vont faire face à quatre chefs d’accusation, dont certains sont passibles de la peine capitale : meurtre avec préméditation, tentative de meurtre avec préméditation, perpétration d’actes terroristes, possession d’armes et d’explosifs.
Après ces interpellations, la thèse du complot de haut niveau se précise, a écrit lundi l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, citant plusieurs indices rassemblés par l’enquête de Detlev Mehlis pour le compte de l’ONU.
Selon le magazine, les enquêteurs de l’Onu de Mehlis soupçonnent un complot au plus haut niveau dans l’appareil d’Etat libanais et pensent pouvoir prouver que les personnes interpellées ont fait avancer la réalisation du perfide «plan de meurtre». Der Spiegel a toutefois estimé qu’à ce stade de l’enquête, l’implication de Damas devient de plus en plus certaine. « D’après le stade actuel de l’enquête d’éventuelles connections avec Damas sont mises en évidence », peut-on lire sur le magazine.  
D’après Der Spiegel, le procureur allemand estime que le complot a été monté à Beyrouth même. Et plus précisément, dans un appartement inhabité que des spécialistes de l’Onu sont en train d’examiner la recherche d’empreint digitales.
À croire l’hebdomadaire allemand, les enquêteurs ont perquisitionné une Opel brun-dorée qui aurait suivi le convoi de Hariri peu avant l’attentat et a été visiblement utilisée par des hommes de l’entourage de l’ex-directeur des Renseignements de l’armée, le général Raymond Azar, l’un des quatre hommes arrêtés.
Si l’implication de ces généraux s’avère prouvée, le président libanais Lahoud risque de se retrouver dans l’embarras. De son côté, la Syrie continue à clamer son innocence. Cependant, ces quatre hommes constituaient le pivot du système sécuritaire mis en place par Damas pour asseoir sa tutelle sur le pays. Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé, fin août, que Damas coopèrerait étroitement avec cette commission d’enquête internationale, dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel.
En signe de bonne foi, le président avait déclaré que la commission d’enquête pourra interroger n’importe quel Syrien et que les autorités de son pays ne s’y opposeront pas.
Par ailleurs, Damas a fixé pour le 10 septembre la date de la visite sur leur territoire de Detlev Mehlis. Les responsables de l’ONU n’ont pas réagi à cette annonce et le programme des entretiens de M.Mehlis dans la capitale syrienne demeure encore inconnu. La commission souhaite en tous les cas interroger des Syriens qui étaient responsables de la sécurité au Liban, pays où la présence militaire syrienne n’a cessé qu’en avril. M.Mehlis avait déclaré jeudi dernier que l’enquête ne désignait à ce stade aucun suspect syrien. Bon nombre de Libanais tiennent la Syrie et ses alliés libanais pour responsables de l’assassinat de M.Hariri.

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