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Affaire Kelly: Blair assume

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Le jeudi 28 août est un jour noir dans le parcours politique du Premier ministre britannique Tony Blair. En effet, en ce jour, il a été interrogé par le juge Lord Hutton président de la commission chargée de l’enquête dans l’affaire Kelly, sur son rôle exact dans le traitement par le gouvernement du scientifique, qui s’est apparemment suicidé le mois dernier à l’âge de 59 ans. Lors de cette audition, Tony Blair a dit assumer «l’entière responsabilité» des décisions prises par son gouvernement. Ce sont ces décisions qui ont conduit à désigner publiquement l’expert britannique en armement comme la source d’un reportage de la BBC accusant le gouvernement d’avoir gonflé délibérément la menace irakienne. «J’assume l’entière responsabilité des décisions. Je les soutiens. Je crois qu’il s’agissait des bonnes décisions», a déclaré Tony Blair. «Il valait mieux être simplement francs». Apparemment, le Premier ministre britannique a bien préparé son audition de jeudi, l’un des jours les plus difficiles de sa carrière politique. En effet, dès son retour de trois semaines de vacances à la Barbade en famille, M. Blair s’est enfermé vendredi dernier avec ses avocats à la résidence du Premier ministre à Chèquers, à l’ouest de Londres, pour préparer son audition. Les quelque 9.000 pages de documents publiées samedi sur Internet ont révélé des informations plus qu’embarrassantes pour Tony Blair et son gouvernement sur la façon dont le nom du Dr Kelly a été révélé à la presse et sur l’élaboration du dossier controversé sur l’armement irakien de septembre 2002. L’enquête indépendante doit tenter de déterminer comment le gouvernement en est venu à livrer le nom de David Kelly à la presse, ce qui l’avait soumis à une intense pression médiatique et entraîné son audition devant deux commissions d’enquête parlementaires. Le 18 juillet trois jours après son témoignage, la police a retrouvé son corps près de son domicile, le poignet gauche lacéré. Mercredi, le ministre britannique de la Défense Geoff Hoon avait déclaré que c’était le cabinet de Tony Blair qui avait autorisé la diffusion d’un communiqué de presse indiquant qu’un responsable non identifié du ministère de la Défense avait reconnu avoir parlé à un journaliste de la BBC. Les journalistes avaient fini par trouver le nom de David Kelly, ensuite confirmé par le ministère. Le ministre de la Défense, qui est apparu mal à l’aise face au juge Brian Hutton, a fait porter le chapeau à ses subordonnés en se gardant de mettre en cause Downing Street et le Premier ministre. Quant à la divulgation à la presse du nom du Dr Kelly, principale source de la BBC, Downing Street, par la voix de son directeur de la Communication Alastair Campbell, a déjà fait retomber la faute sur le ministère de la Défense. En tout cas, la popularité de Blair est sérieusement écornée par l’affaire Kelly et l’absence d’armes de destruction massive (ADM) en Irak, raison avancée pour justifier la guerre. Selon un sondage de l’Institut ICM publié samedi dernier, 67 % des Britanniques estiment avoir été trompés sur les ADM. 58% des personnes interrogées indiquent qu’elles ont désormais moins confiance en Tony Blair et 33 % pensent qu’il doit démissionner.

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