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Afrique-USA : «L’Africom aura une structure et une mission exceptionnelles »

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Le nouveau Centre de commandement en Afrique (Africom) du ministère de la Défense des États-Unis aura une structure et une mission qui sortiront de l'ordinaire, a déclaré à la presse un haut responsable du ministère de la Défense, Ryan Henry, les 21 et 22 juin.
À l'heure actuelle, les États-Unis consultent des pays africains ainsi que d'autres pays alliés au sujet de la mise en place de ce nouveau centre de commandement, qui devrait entrer en activité à l'automne 2008.
De retour d'une seconde série de consultations au sujet de l'Africom, M. Henry a indiqué qu'il s'était entretenu avec de hauts responsables des ministères de la Défense et des Affaires étrangères de l'Algérie, du Maroc, de la Libye, de l'Égypte, de Djibouti ainsi qu'avec de hauts responsables de l'Union africaine au cours de sa récente tournée en Afrique. Il a aussi conféré avec de hauts responsables français lors de son arrêt à Paris, où il a également eu des entretiens avec les attachés militaires d'une quarantaine de pays.
«Nous avons donné un aperçu de l'Africom et de sa mission et invité nos interlocuteurs à nous faire part de leurs points de vue (…) car ceux-ci nous sont utiles, alors que nous nous apprêtons à prendre les décisions au sujet de la mise sur pied de ce nouveau centre», a dit M. Henry.
C'est en février que le gouvernement Bush a annoncé son intention de créer l'Africom. Jusqu'ici, les relations du ministère de la Défense avec l'Afrique avaient lieu, et continuent d'avoir lieu pour le moment, dans le cadre des centres de commandement européen, central et pacifique des États-Unis. Selon le ministre de la Défense, Robert Gates, cette division de la tâche constitue «un arrangement dépassé qui remonte à la guerre froide».
M. Henry a déclaré à la presse que l'objectif de l'Africom n'était pas de faire la guerre, mais «d'œuvrer de concert avec les partenaires africains en vue de la création d'un environnement plus stable dans lequel la croissance politique et économique pourra avoir lieu».
 Il s'agit «d'établir les conditions» nécessaires à un emploi plus efficace de l'aide humanitaire et au développement ainsi que d'aider les États africains à lutter contre le terrorisme.
Une autre série d'entretiens au sujet de l'Africom avec des représentants du Royaume-Uni, de la France et d'autres pays européens devrait avoir lieu cet automne.
 À l'opposé des autres centres de commandement des États-Unis, l'Africom ne serait pas doté d'un siège unique dans un pays africain donné. Son personnel serait réparti dans diverses villes de l'Afrique.
Un autre aspect particulier de ce nouveau commandant devrait être la nomination d'un haut responsable du département d'État en tant qu'adjoint du commandant militaire de l'Africom. Cette personne jouerait plus le rôle d'un conseiller politique que dans les autres centres de commandement, mais ferait aussi partie de la structure du centre de commandement.
M. Henry a réaffirmé que, contrairement aux autres centres de commandement des États-Unis, l'Africom ne serait pas destiné à faire la guerre. Aucune nouvelle base ne sera créée dans le continent africain et aucun nouveau contingent de soldats américains n'y sera envoyé lorsque ce centre entrera en activité avant la fin de 2008. Sa vocation sera plutôt d'œuvrer de concert avec des pays africains et d'autres partenaires étrangers en vue de contribuer à la solution des problèmes qui compromettent la sécurité à travers le continent.
L'Africom mettra l'accent sur l'aide humanitaire, sur l'action civique, sur le professionnalisme dans les forces armées, sur l'aide à la sécurisation des frontières et des voies maritimes et sur l'intervention en cas de catastrophes naturelles.
«Cela ne veut pas dire que l'Africom jouera un rôle dirigeant en matière de diplomatie et de développement économique. Ce rôle continuera d'être exercé par les ambassadeurs des États-Unis et par l'Agence des États-Unis pour le développement international».
M. Henry a cherché à réfuter plusieurs fausses idées au sujet des raisons de la création de l'Africom, notamment les idées selon lesquelles les États-Unis chercheraient à avoir des bases pour lutter contre le terrorisme en Afrique, à s'opposer à l'influence économique de la Chine dans ce continent et à exercer un contrôle sur les gisements pétroliers africains.
«Le terrorisme constitue un problème en Afrique, et c'est là un sujet de grande préoccupation pour les pays africains», a-t-il dit. Toutefois, la lutte contre le terrorisme n'est pas le principal objectif de l'Africom, et les États-Unis n'ont nullement l'intention d'envoyer des soldats ou de créer des bases dans ce continent à cet effet.
 À propos du rôle grandissant de la Chine dans l'économie des pays africains, M. Henry a déclaré : «Nous sommes disposés à œuvrer de concert avec la Chine n'importe où dans le monde. Si la Chine réussit, le reste du monde réussira. Toutefois, nous nous attendons à ce que la Chine (…) soit un partenaire international responsable et qu'elle agisse en conséquence».
En ce qui concerne les grandes richesses naturelles de l'Afrique, dont le pétrole, il a dit : «Nous pensons qu'il est important pour le monde et pour les Africains que ceux-ci soient en mesure de vendre leurs produits sur le marché mondial de manière à exploiter les avantages économiques de ce commerce».
Les Africains, et non les Américains, en seront la garantie. La coopération avec les pays africains pour les aider à se doter des capacités nécessaires pour assurer la sécurité des installations pétrolières et du transport des hydrocarbures est l'un des grands objectifs de l'Africom.

Jim Fisher-Thompson
(USINFO)

 

 

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