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Al Assad promet le retrait du Liban

Le ministre libanais de la Défense, Abdel Rahim Mourad, a annoncé à l’AFP, dimanche, que les forces syriennes se retireront du Mont-Liban et du nord du Pays vers la plaine de la Békaâ.
Le redéploiement se fera aussitôt après la réunion des dirigeants des deux pays. Le président Bachar avait annoncé, samedi devant le Parlement syrien, sa décision concernant le redéploiement total des troupes syriennes installées au Liban. « Dans le prolongement des mesures déjà prises, dans le cadre de l’accord de Taëf (1989), qui est compatible avec la résolution 1559 du Conseil de sécurité, nous allons retirer toutes nos forces stationnées au Liban jusqu’à la Békaâ et ensuite jusqu’à la frontière » syrienne, a affirmé le chef de l’Etat syrien dans son discours.
En effet, la décision du président syrien vient suite aux multiples pressions internationales, notamment de la part des Etats-Unis et de la France, à l’encontre de Damas depuis la mort de l’ex-Premier ministre libanais, Rafic Hariri, le 14 février 2005. Dans son discours, Bachar a estimé que le retrait en question sera effectué en deux parties tandis que celui des services de renseignement syriens, réclamé par les présidents américains et français depuis deux semaines, n’a pas été évoqué. En outre, le président Bachar a longuement expliqué que son opposition à la résolution 1559 du Conseil de sécurité tenait surtout au fait qu’elle portait atteinte à « la résistance libanaise ».
Le président syrien a, également, souligné que le retrait syrien du Liban « ne signifiait pas que Damas n’aurait plus de rôle dans ce pays » et affirmé qu’il était nécessaire d’identifier les auteurs de l’attentat contre l’ex-Premier ministre libanais. Le président Assad a, notamment, affirmé que la paix au Proche-Orient était irréalisable sans la récupération des territoires du plateau syrien du Golan, occupé par Israël en 1967. Il s’est dit prêt « à reprendre les négociations sans conditions avec Israël, mais cela ne signifie pas, a-t-il souligné, que les règles et les résolutions internationales ne doivent pas être appliquées ». Après ce discours de deux heures, les réactions internes et externes se sont multipliées pour applaudir la décision du retrait, sinon pour la critiquer.
En Syrie, l’intervention de Bachar a été accueillie par les applaudissements des députés à l’intérieur du Parlement et les vivats de la foule à l’extérieur. Ainsi, le pays s’attend à un allègement de la pression internationale après l’annonce du retrait de ses troupes du Liban.
« Tout en félicitant la Syrie pour la décision courageuse qu’elle a prise, nous demandons au monde en échange de la récompenser en cessant de lui nuire », a déclaré l’éditorialiste du quotidien gouvernemental «Techrine», dans l’édition du dimanche. Au Liban, l’opposition s’est divisée en deux clans. Alors que le leader druze Walid Joumblatt a positivement accueilli la décision syrienne, d’autres la trouvaient « inacceptable » ou « ambiguë ». Le Hezbollah chiite a rejeté un retrait total des troupes syriennes car, selon son chef, Hassan Nasrallah, le Liban est en état de guerre avec Israël. Le parti avait appelé les formations politiques pro-syriennes à une réunion « urgente » dimanche en début d’après-midi « pour fixer le programme d’action de la prochaine étape ». Le chef du parti a également tenu une conférence de presse sur les différends développements politiques dans le pays. Le peuple libanais, quant à lui, a accueilli cette annonce avec beaucoup de joie largement exprimée dans les boulevards de Beyrouth dans la soirée du samedi.
Côté arabe, l’Arabie saoudite a favorablement accueilli l’annonce du retrait syrien. En revanche, la France s’attend à ce que Damas « retire intégralement ses troupes et ses services du Liban dans les meilleurs délais », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. Le département d’Etat américain a, pour sa part, jugé les propos de Bachar « insuffisants » regrettant de n’avoir pas entendu les mots « retrait complet et « immédiat », selon son porte-parole, Adam Ereli, dans une déclaration à la presse.
Toutefois, Israël s’est dit « déçu » tout en précisant que le retrait des troupes doit être total. « Le redéploiement annoncé par Assad est une simple mesure cosmétique. C’est inacceptable », a affirmé le chef de la diplomatie israélienne, Sylvan Shalom, à des agences de presse. Pour que la Syrie retire ses forces du Liban, les Etats-Unis et tout l’axe occidental ont remué ciel et terre pour pousser la Syrie à se retirer, alors qu’Israël continue son occupation des territoires palestiniens et du Golan syrien, depuis des décennies, en toute sérénité et avec la bénédiction de l’oncle Sam. C’est bien la version Bush concernant la paix, l’égalité et la démocratie dans le monde.

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