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Alger s’arme contre les maquis

La visite de deux jours, entamée lundi, du président italien Carlo Azeglio Ciampi n’était certes pas axée sur le thème de la lutte contre le terrorisme. Les entretiens entre Abdelaziz Bouteflika et son invité devaient porter sur l’amélioration des relations économiques entre les deux pays. Mais cette donne ne va-t-elle pas de pair avec la situation sécuritaire du pays ? Comme pour la France et bien d’autres Etats, l’Italie avait ralenti au cours de la dernière décennie ses échanges avec l’Algérie, au point qu’aujourd’hui la présence d’entreprises italiennes y est quasiment nulle.
Les premiers changements étaient apparus en 1999 lors de la venue du chef d’Etat algérien à Rome, puis en 2002, du chef du gouvernement Silvio Berlusconi à Alger. Reste que cette dernière est toujours considérée par les investisseurs comme une destination « risquée ». Nouveau contexte post-11 septembre 2001 aidant, l’Algérie peut toutefois espérer une embellie sur le plan international.
Les dernières visites dans le pays du secrétaire adjoint américain de la Défense, chargé des affaires de sécurité internationale, et du ministre belge de la Défense, tendent à le confirmer. Le premier, Peter W. Rodman, a été reçu samedi par le président algérien avant de s’entretenir avec le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem. Le second, André Flahaut, avait été invité par le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Mohamed Lamari. Lequel avait récemment critiqué, dans une interview à l’hebdomadaire français Le Point, le manque de soutien de la part de Paris et de plusieurs autres capitales occidentales, à la lutte anti-terrorisme en Algérie. S’il est vrai que la France rechigne encore à geler l’embargo sur les armes imposé en 1992 à son ancienne colonie, elle lui a toutefois récemment envoyé deux hélicoptères de type Ecureuil AS 355 N. Cet équipement entre dans le cadre d’un programme de mise à niveau de la police algérienne.
Les premiers à revoir leur position sur la question de l’armement ont été les Etats-Unis, lors de la venue du secrétaire d’Etat adjoint américain en décembre dernier à Alger. « Nous peaufinons un accord portant sur la vente à l’Algérie d’équipements militaires de lutte contre le terrorisme », avait alors annoncé William Burns. Egalement « prête », la Grande-Bretagne a annoncé dimanche par le biais de son ambassadeur à Alger, qu’elle fournirait elle aussi du matériel militaire au pays.
Dans une interview à El Watan, Graham Hand a précisé que la Grande-Bretagne venait d’autoriser des sociétés britanniques de vente d’équipements militaires à examiner les demandes de l’Algérie. La veille, il avait déjà déclaré dans les colonnes de Liberté que son pays était déterminé à lutter contre les réseaux islamistes sur son territoire et s’était dit « très satisfait » de la coordination algéro-britannique en ce sens. Largement impliqués dans les réseaux terroristes européens, les islamistes algériens restent avant tout une menace pour leur propre pays malgré l’intensification des ratissages militaires depuis novembre 2002.
Selon El Watan, l’une de ces opérations s’est d’ailleurs soldée, dans la nuit de samedi à dimanche, par l’élimination « d’un des plus importants responsables du GSPC (…) dans la forêt de Sidi Daoud, à Boumerdès ». « Il s’agit de Lounis Mohamed, connu sous le pseudonyme de Youcef Abou El Bassir, chargé des relations extérieures de l’organisation terroriste dirigée par Hassan Hattab ». Son élimination « intervient quarante-huit heures seulement après l’assassinat du président d’APC (FLN) de Si Mustapha », précisait le journal.

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