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Algérie : La presse dans le collimateur

La presse algérienne semble être devenue trop gênante aux yeux des militaires au pouvoir en Algérie. Résultat : ils intentent des actions en justice contre des journalistes. Mais ces derniers ne comptent pas se laisser faire.
Tout a commencé par une caricature de Ali Dilem parue le 29 novembre 2001 dans le quotidien « Liberté ». S’estimant diffamés et outragés, les généraux du ministère algérien de la Défense ont déclenché une offensive qui a des allures de rouleau compresseur.
Les quotidiens algériens ont consacré cette semaine une large place à la « cascade de convocations de journalistes» par la police. « Liberté », « Le Matin » et « El Watan » ont consacré une place de choix aux poursuites judiciaires déclenchées récemment par le ministère algérien de la Défense. Mais les médias, qui constatent que la liste des journalistes convoqués s’allonge, soulignent que la caricature en question n’a été qu’un prétexte à une campagne visant à semer la crainte, voire la peur dans les rédactions de la presse indépendante. « Le Matin » relève que ce harcèlement de la presse intervient au moment où le pouvoir se jette, avec les Islamistes, « dans des élections truquées ». Et de constater que le pouvoir, incapable de se débarrasser du terrorisme et d’organiser des élections sans fraude, décide de se débarrasser de la presse en utilisant les « stratèges du ministère de la Défense ». Les journalistes concernés bénéficient du soutien total de leurs directions, qui se déclarent « prêts à se battre et « solidairement responsables » avec leurs journalistes.
Le reste de la presse algérienne s’est contenté de relayer l’information. La société civile, également, s’est montrée solidaire. Toutefois, l’officieux « El Moudjahid » regrette que « pour beaucoup, la libre expression s’assimile à une sorte de libertinage ». On a compris. Pour les responsables du Matin, cette nouvelle campagne d’intimidation de la presse marque le début de la phase d’application du nouveau Code pénal. Car, la diffamation est, en Algérie, codifiée par deux textes : le Code pénal et la loi sur l’information. Sans définir exactement cette expression, les deux textes portent des dispositions répressives en insistant sur «l’atteinte portée à l’honneur et à la considération des personnes». L’article 296 du Code pénal stipule : «Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération des personnes ou du corps auquel le fait est imputé, est une diffamation (…)».
C’est la seule définition qui existe dans la législation algérienne. Une définition faite sous le régime du Parti unique puisque le Code pénal date de 1966 et, dans les conditions où il a été promulgué, le Code pénal ne s’adressait pas prioritairement à la presse, entièrement contrôlée par le pouvoir à l’époque.

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