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Algérie : Manifestations contre la dévalorisation des diplômes

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Des étudiants algériens sont descendus mardi une nouvelle fois dans la rue pour protester contre la «dévalorisation» des diplômes de l’enseignement supérieur et le «malaise de l’université» où les grèves se sont multipliées depuis le mois de février. Alors que les marches sont interdites à Alger, les manifestants, qui étaient plusieurs milliers, ont forcé un impressionnant dispositif policier déployé dès les premières heures de la matinée en plein centre de la capitale, selon un journaliste de l’AFP. Les manifestants, venus de plusieurs wilayas (départements) et rassemblés sur la place de la Grande Poste, ont pu défiler dans les principales artères algéroises. Empêchés de se rendre vers le Palais du gouvernement, ils ont tenté de rejoindre la présidence de la République. Après avoir parcouru près de quatre kilomètres, ils ont été bloqués à quelques centaines de mètres de leur objectif. Après un face -à-face tendu, les policiers ont chargé à coups de matraque. Les étudiants, certains le visage en sang, ont alors reflué et sont retournés au centre-ville d’où les policiers se sont retirés, les laissant manifester dans une ambiance festive. «Nous restons des révolutionnaires (en arabe)», ou encore «y’en a marre de ce pouvoir (en français)», criaient notamment les manifestants mélangeant slogans à contenu politique et d’autres relatifs à l’enseignement supérieur. Adaptant un célèbre discours du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi jurant de purger la Libye «ruelle par ruelle et maison par maison», ils chantaient aussi «zenga, zenga, dar dar, houkouma tachâal ennar» (le gouvernement met le feu dans toutes les ruelles et dans toutes les maisons). Sofiane Khelladi, président de l’Union générale des étudiants algériens (UGEA) parie que «la situation va s’aggraver dans les prochaines semaines» et juge que «le silence du gouvernement inquiétant». «Nous étudions dans des locaux délabrés», dénonce Massi Benbrahim, élève ingénieur en 5e année à l’Institut de la métallurgie et de la sécurité industrielle à Oran (nord-ouest). L’université refuse de délivrer aux étudiants les conventions de stage alors qu’ils doivent en effectuer trois à partir de la troisième année, dénonce-t-il. Élève ingénieur comme lui, mais en informatique et à l’université de Tizi-Ouzou (100 km à l’est d’Alger), son camarade Hicham qui n’a dévoilé que son prénom, s’inquiète pour son avenir professionnel. «Sans réseau et sans connaissance haut placée, le diplôme ne garantit pas le travail», observe-t-il confirmant que les universitaires sont frappés de plein fouet par le chômage dans un pays où la fonction publique et les entreprises d’État restent le plus gros employeur.

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