«Laisser les gens penser par eux même ! Qui vous a octroyé le droit de penser à leur place?»
Partager de telles réflexions dans les réseaux sociaux en Algérie peut vous causer des déboires avec la justice.
C’est ce qui est arrivé à Rachid Fodil, un jeune actif sur Facebook, et deux de ses amis animant un groupe sur le réseau social. Ces derniers ont été présentés hier lundi devant le procureur de la République près le tribunal de M’sila (sud-est d’Alger) qui a ordonné leur détention préventive jusqu’à la fin de l’instruction de l’affaire, rapporte mardi 14 juin 2016 le Matin d’Algérie.
Les charges retenues contre les prévenus se rapportent à leur activité sur Facebook exprimant des opinions et des idées d’ordre philosophique et s’interrogeant sur la vie et le monde.
Ainsi sur la page Facebook Rachid Fodil, on peut lire des propos du genre « sois libre, ne fais pas partie du troupeau, faire cavalier seul est légitime quand le troupeau se dirige vers l’inconnu…»
D’après le Matin d’Algérie, les pouvoirs publics algériens se sont auto-saisis de l’affaire en s’associant à une plainte civile «pour préjudice et atteinte à la religiosité de la société et injures à l’encontre des valeurs sacrées du peuple».
Rachid Fodil a ainsi été arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi. Il aurait été, selon ses proches, maltraité, violenté et frappé durant sa détention.
Pour le journal Matin d’Algérie, «il est manifeste que l’arrestation intervenant la veille du week-end est abusive et elle cachait une volonté de punir et de faire de Rachid un exemple qui serait un gage offert par le pouvoir aux abois, et en panne de base, aux islamistes auxquels il avait déjà cédé la société».