Une première mine a visé un véhicule de l’armée dans le district de Vavuniya, situé à 260 km au nord de Colombo.
Cinq soldats ont été tués et sept ont été blessés, a indiqué un responsable militaire depuis la municipalité de Vavuniya, accusant les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) d’être à l’origine de ces attaques.
"Ils ont bloqué le camion en mettant un (taxi à) trois-roues au milieu de la route. (…) Dans les secondes qui ont suivi, le trois-roues a explosé", a dit cette source.
Une seconde mine a explosé dans la péninsule de Jaffna (nord), tuant l’homme qui la transportait et deux autres personnes. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’engin devait être lancé contre un convoi militaire mais il a sauté prématurément, selon la même source.
Une grenade a également explosé dans le port de Trincomalee (nord-est), sans qu’il y ait de victimes.
Ces dernières violences portent à 64, le nombre de personnes tuées en une semaine dans le nord-est du Sri Lanka, une région majoritairement peuplée de tamouls et en grande partie contrôlée par la guérilla. La plupart des victimes sont des membres des forces de sécurité.
Dimanche encore, deux soldats sri-lankais ont été blessés par l’explosion d’une mine dans le nord de l’île. Sept militaires avaient été tués la veille dans l’explosion de deux bombes dans la même région.
Ces violences sont survenues alors que dimanche soir les rebelles ont annoncé qu’ils suspendaient leur participation aux pourparlers avec le gouvernement prévus à Genève fin avril pour tenter de consolider le cessez-le-feu conclu en février 2002.
Dans une lettre au diplomate norvégien qui assure une médiation dans le conflit du Sri Lanka, les LTTE ont déclaré qu’ils ne participeront pas aux discussions prévues en Suisse tant que le gouvernement sri-lankais n’aurait pas levé les restrictions qui pèsent, selon eux, sur les déplacements de leurs cadres.
"Nous souhaitons vous informer avec tristesse que tant que les obstacles placés devant nous (…) ne sont pas levés et qu’un environnement plus favorable n’est pas créé, notre équipe n’est pas en mesure de se rendre aux discussions de Genève", ont annoncé les LTTE.
La semaine dernière, ils avaient déjà demandé que la rencontre soit reportée de cinq jours.
Depuis le début du conflit ethnique en 1972, plus de 60.000 personnes sont mortes. Les LTTE, qui demandaient initialement l’indépendance, réclament aujourd’hui une large autonomie pour le Nord-Est sri-lankais.