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Attentats de Madrid : début du procès

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Le procès des 29 accusés des attentats terroristes du 11 mars 2004 à Madrid (191 morts et 1.824 blessés), la tragédie ayant endeuillé l’Espagne et revendiquée au nom d’Al-Qaïda, s’ouvre ce jeudi pour près de six mois dans la capitale espagnole.
Il s’agit du pire attentat commis en Europe depuis celui de Lockerbie en Ecosse (270 morts dans l’explosion d’un avion de la PanAm en décembre 1988) et du plus meurtrier revendiqué au nom d’Al-Qaïda en Occident après ceux du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis (2.978 morts). La justice espagnole a mis mardi la dernière main aux préparatifs de ce grand procès qui se tiendra sous haute sécurité dans une annexe de l’Audience nationale, le tribunal antiterroriste espagnol, à l’orée du parc de la Casa de Campo, à l’ouest de la capitale. L’onde de choc des attentats s’était propagée le 14 mars 2004 dans les urnes, avec la victoire surprise des socialistes de José Luis Rodriguez Zapatero contre le gouvernement de droite sortant de José Maria Aznar.
Le gouvernement Aznar avait immédiatement accusé l’ETA, par crainte d’un vote sanction contre son engagement militaire critiqué en Irak, alors que l’enquête convergeait rapidement vers la piste islamiste.
La première décision de M. Zapatero avait été de retirer le contingent militaire espagnol d’Irak, conformément à sa promesse électorale. La police scientifique espagnole a remis mardi au tribunal une expertise confirmant la nature des explosifs retrouvés après les dix explosions survenues le 11 mars 2004 vers 07H40 du matin dans quatre trains de banlieue bondés se dirigeant vers la gare d’Atocha.
Elle conclut qu’il s’agissait bien de dynamite Goma 2 Eco, achetée par la cellule islamiste de Madrid à un réseau de délinquants de la région des Asturies (nord), dirigé par l’Espagnol José Emilio Suarez Trashorras, l’un des sept principaux accusés encourant à eux seuls un record de 270.600 ans de prison.
En pratique, la durée de la réclusion est limitée à 40 ans en Espagne. Cette expertise réduit un peu plus à néant la théorie de la conspiration alimentée par la frange dure du Parti populaire (PP, droite) et certains médias conservateurs, selon laquelle ces attentats auraient été manipulés dans l’ombre par l’ETA et qui mettait en doute la nature des explosifs utilisés.
Seuls trois des 13 présumés poseurs de bombes seront jugés : les Marocains Jamal Zougam et Abdelmajid Bouchar et le Syrien Basel Ghayloun. Sept autres se sont suicidés à l’explosif lors du siège policier de leur appartement, le 3 avril 2004, à Léganès, près de Madrid. Trois ont échappé à la justice.
Les autres principaux accusés sont trois des quatre «cerveaux» présumés. Le quatrième, Sarhane ben Abdelmajid Fakhet dit «Le Tunisien», s’est immolé à Léganès. Les autres sont Rabei Ousmane Sayed Ahmed, «Mohammed l’Egyptien», le Marocain Youssef Belhadj, soupçonné d’être «Abou Doujanah l’Afghan», qui apparaît dans une vidéo revendiquant les attentats au nom d’Al-Qaïda, et le Marocain Hassan Al Haski. L’instruction a conclu que ces attentats avaient été commis en réponse à l’intervention militaire espagnole en Irak. Un message d’Oussama Ben Laden désignant l’Espagne comme pays cible en octobre 2003 en aurait été le «détonateur». Le procès doit se dérouler jusqu’en juillet et le verdict est attendu en octobre.

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