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Bam : des pillages gênent les secours

© D.R

L’espoir de retrouver des personnes vivantes sous les décombres de Bam s’amenuisait au fil des heures, alors que les autorités iraniennes ont revu à la hausse leur estimation des morts causées par la catastrophe et parlent désormais de plus de 30 000 personnes tuées. Dès le début de la matinée, les autorités et les secouristes se disaient pessimistes sur les chances de retrouver des survivants, plusieurs jours après le séisme qui a détruit à 70 % la ville de Bam située à 1 100 km au sud-est de Téhéran. Le guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khameni, est arrivé hier à Bam pour y constater l’ampleur du désastre dans une ville où des pillages ont gêné le travail des secouristes internationaux. Les forces de sécurité iraniennes interdisent désormais l’accès à la ville à tous les véhicules, excepté les camions transportant l’aide humanitaire et des secours. Cette initiative a pour but d’empêcher que ne se renouvellent les pillages d’aide humanitaire qui se sont produits dimanche à travers la ville sinistrée par le séisme de 6,7 degrés sur l’échelle Richter. Signe qu’il ne restait guère d’espoir de trouver des survivants, les Nations unies ont annoncé depuis Genève la fin des opérations de recherche de survivants en affirmant qu’il n’était plus nécessaire d’envoyer des équipes internationales de secours sur place. Un porte-parole du ministère iranien de l’Intérieur a toutefois déclaré que les opérations de recherche allaient se poursuivre. Alors que les secouristes et le matériel venus du monde entier continuaient à arriver à l’aéroport de Bam, dont la piste a été épargnée par le séisme, un haut responsable, présent sur les lieux, avait laissé poindre son pessimisme. « Cela fait maintenant 72 heures que le séisme a eu lieu, et s’il subsiste encore un petit espoir de trouver quelques survivants, cet espoir est très faible », avait-il dit. À Dubaï, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont annoncé avoir mis en place des ponts aériens humanitaires ou s’apprêtaient à le faire. Ces secours s’ajoutent à ceux envoyés par l’Arabie Saoudite qui a dépêché cinq avions-cargos transportant des vivres, des médicaments, des tentes et des couvertures, ainsi qu’une équipe médicale. D’autres pays ont fait état hier d’envoi de secours: l’Égypte, la Syrie, le Maroc, la Hongrie et l’Espagne. Le premier avion américain transportant des secouristes et du matériel médical pour participer aux opérations de sauvetage est arrivé dimanche à Kerman, dans le sud-est de l’Iran, selon l’agence officielle Irna. Dès l’annonce du séisme, le président américain George W. Bush, qui a inscrit l’Iran parmi les pays qu’il considère comme « voyou » et faisant partie de l’« Axe du mal », avait présenté ses condoléances au peuple iranien et annoncé l’aide des États-Unis aux sinistrés. Un flot de véhicules transportant à Bam des membres de familles inquiets ou en deuil continuent de paralyser la circulation. Des camions amenant l’aide humanitaire et des équipements de secours ont été pris d’assaut par des pillards, au point que certains étaient intégralement vidés de leur chargement. Les survivants de la population de Bam attribuent ces pillages à des villageois des environs. La ville risque en outre d’être placée en quarantaine pour éviter que les opérations de sauvetage et le transport de cadavres ne déclenchent des épidémies. « Je pense que nous pouvons dire que la recherche de survivant est terminée. L’objectif principal à présent est de s’occuper des survivants, trouver des abris, de l’eau et de la nourriture pour les blessés et enterrer les morts le plus vite possible », a dit Mohamed Ihsani, un chirurgien iranien. « Ils n’ont retiré que des morts sous les décombres ces derniers jours », a-t-il confirmé. D’ailleurs, des équipes de secours arrivées dimanche soir ont rebroussé chemin alors qu’un grand nombre de pelleteuses progressaient sur la route principale conduisant à la ville,signe que les recherches touchent à leur fin. Les bulldozers sont toujours à l’oeuvre dans un terrain vague de l’ouest de Bam pulvérisé., pour enterrer des centaines de corps dans des fosses communes devant lesquelles se tiennent des proches des victimes à genoux dans la poussière. Pendant ce temps, des dizaines de milliers de personnes continuent de vivre dans la nature et de passer des nuits sans-abri sous des températures polaires.

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