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Banques algériennes : faillites douteuses

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Critiqué pour ses pratiques bureaucratiques, ses lourdeurs dans la prise de décision et l’interventionnisme excessif de l’Etat, le système bancaire algérien est au bord de la faillite.
Les scandales financiers qui touchent un secteur censé être un catalyseur de l’activité économique se multiplient et discréditent un système déjà en mal de réputation. Les banques privées apparaissent et disparaissent. Si on compte le temps qui sépare la date de la création des banques privées de celle de leur liquidation, on peut dire que l’Algérie détient un record en la matière.
La liquidation, l’une après l’autre, des banques privées algériennes donne un avant-goût d’un échec pour les choix futurs du secteur, notamment le processus de privatisation dont celle du CPA qui doit intervenir en 2007.
Depuis 2003, cinq banques agréées – Khalifa Bank, la Banque commerciale et industrielle algérienne (Bcia), la Compagnie algérienne de banque (CA Bank), Mouna Bank et Arco Bank – ont été dissoutes au même titre que deux établissements financiers (Union Bank et Algerian International Bank).
Le paysage bancaire algérien ne compte plus désormais que 18 banques (dont les six grandes banques publiques) et cinq établissements financiers. Le secteur financier ne s’est pas contenté de ces défaillances, mais il a révélé ses secrets et ses mystères par des scandales financiers liés à des détournements et à des malversations.
D’après la presse algérienne, les experts de la finance estiment que le taux de bancarité a dramatiquement chuté durant l’année 2005 riche en scandales.
Le plus grand scandale a été celui de la Banque nationale d’Algérie (BNA) où plus de six hauts cadres ont été inculpés. Un autre scandale a éclaté à la Banque algérienne de développement rural (Badr), où 12 milliards de dinars ont été volatilisés. La Banque extérieure d’Algérie a été, elle aussi, secouée par une affaire relative à une opération de financement d’importation d’un montant de 12.000 milliards de centimes. Il est ainsi clair que les dégâts financiers sont énormes. Et ce n’est peut-être que la partie visible de l’iceberg !
Cette situation est due, d’après un article paru dans le quotidien algérien la Tribune, à l’impunité. L’auteur de l’article affirme qu’il y avait beaucoup de commissions d’enquête mises en place dont les rapports n’ont jamais quitté les tiroirs de ceux qui les ont élaborés. Ainsi, les vrais responsables n’ont presque jamais été inquiétés. Dans cet article, l’auteur revient sur les grands scandales financiers et démontre un point commun qui relie tous les scandales. Dès que l’affaire commence à faire la couverture des journaux, les officiels algériens font des déclarations et promettent de faire le nécessaire pour punir les coupables. Des enquêtes sont ouvertes, mais n’aboutissent jamais au résultat attendu. Pour lui, les dirigeants gagnent du temps et cherchent l’amnéstie de l’opinion publique.
Il ajoute, toutefois, que «les Algériens restent convaincus que seuls les plus naïfs sinon les plus démunis s’accrochent à l’idée du droit et de la morale». Avant de conclure que les Algériens suivent l’exemple ou ils se révoltent. Pour le quotidien El Watan, cette situation a pour effet de porter un coup sévère au moral des Algériens et les conforte dans leurs certitudes que «tout est corrompu, et qu’on laisse faire, pour mieux se servir». 
L’Expression, lui, écrit qu’alors que la descente aux enfers des banques privées se poursuit, le système bancaire algérien se donne en spectacle sur les places financières internationales. Du mauvais spectacle.

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