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Ben Ali reconduit pour un cinquième mandat

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Au pouvoir depuis 22 ans, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a été réélu sans surprise pour un nouveau mandat de cinq ans, obtenant 89,62% des voix lors de l’élection de dimanche, un score sans appel mais pour la première fois en dessous de la barre des 90%. Les résultats définitifs ont été annoncés lundi à l’aube par le ministère de l’Intérieur. M. Ben Ali entame ainsi à 73 ans son cinquième mandat successif, après avoir succédé au premier président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba, qu’il avait destitué en 1987 pour cause de «sénilité».
Lors des quatre consultations précédentes, le président avait été reconduit trois fois avec plus de 99% des voix et plus de 94% en 2004, des scores décriés par des adversaires incrédules. Le scrutin de dimanche constituait la troisième présidentielle pluraliste depuis l’indépendance de la Tunisie -ancien protectorat français- en 1956. Concurrents sans prétendre à la victoire, Mohamed Bouchiha du Parti de l’unité populaire (PUP) et Ahmed Inoubli de l’Union démocratique unioniste (UDU) ont obtenu respectivement 5,01% et 3,80% des voix. Considéré comme le seul «vrai» challenger sous l’étiquette d’une coalition de gauche autour de son parti Ettajdid (Renouveau), Ahmed Brahim n’a eu droit réuni que 1,57% des voix. Il s’était plaint de censure et d’entraves à sa campagne.
La participation a atteint 89,4% d’un électorat de 5,3 millions inscrits de plus de 18 ans sur 10,3 millions d’habitants, selon les chiffres officiels. Le nouveau mandat de Ben Ali est en principe le dernier, la Constitution limitant désormais à 75 ans l’âge du président tout en autorisant un nombre illimité de mandats. Fort du développement économique du pays et d’une stabilité propice à l’investissement et au tourisme, M. Ben Ali a promis de réduire le chômage (14%) et d’augmenter de 40% le revenu moyen par tête d’habitant d’ici à 2014 malgré la crise mondiale. Son programme en 24 points accorde la priorité à l’emploi et promet de promouvoir les libertés et la presse que son régime est accusé de museler.
Adossé à son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, 2,7 millions d’adhérents), il prône l’émancipation des femmes et leur réserve 35% des postes de pouvoir. «J’ai voté pour Ben Ali parce que je pense qu’il a épargné la Tunisie de la déstabilisation (…). L’état des libertés n’est pas reluisant mais on paie les frais de la stabilité», résumait après le vote Kmar, professeur de français, 53 ans. Les trois rivaux de Ben Ali étaient partis «sans illusions» dans une course inégale face à un RCD plus omniprésent que jamais. Ce parti, au pouvoir depuis l’indépendance, a raflé 161 sièges sur 214 à la Chambre des députés, six autres partis en lice se partageant le quart restant: le PUP de M. Bouchiha (12 députés), l’UDU d’Ahmed Inoubli (9), Ettajdid (2), Le Parti social libéral (8), le Parti des verts pour le progrès (6) et le Mouvement des démocrates socialistes (16). Plus radicaux, les opposants Mustapha Ben Jaafar (FDLT) et Ahmed Nejib Chebbi (PDP) se sont retrouvés hors course présidentielle et leurs partis n’ont aucun siège au Parlement. M. Chebbi avait dénoncé une «mascarade» aux résultats «connus d’avance» et son parti s’était retiré des législatives. A la veille du vote, M. Ben Ali avait dénoncé «une minorité infime de Tunisiens» qui se seraient livrés à «une campagne désespérée» pour mettre en doute l’honnêteté du scrutin.

Par Hamida Ben Salah (AFP)

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