"La colonisation a réalisé un génocide de notre identité, de notre histoire, de notre langue, de nos traditions", a déclaré à la télévision publique le président Bouteflika, en visite depuis dimanche dans la région de Constantine.
"Nous ne savons plus si nous sommes des Amazighs (berbères), des Arabes, des Européens ou des Français", a-t-il précisé, en citant des expressions de l’arabe algérien truffées de mots français.
Le chef de l’Etat algérien avait en 2005 maintes fois dénoncé en termes durs la colonisation et ses "crimes", suite au vote en février 2005 d’une loi française mentionnant "le rôle positif" de la colonisation.
En août dernier, il avait estimé que les Français "n’ont pas d’autres choix que de reconnaître qu’ils ont torturé, tué, exterminé de 1830 à 1962 (…) qu’ils ont voulu anéantir l’identité algérienne", faisant que "nous n’étions ni berbères, ni arabes, ni musulmans, nous n’avions ni culture, ni langue, ni histoire".
Il avait estimé que la loi française relevait d’"une cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme".
Malgré l’abrogation de l’article controversé, le vote de la loi française a hypothéqué le "traité d’amitié", qui aurait du être signé en 2005 entre l’Algérie et la France mais ne l’a toujours pas été.