Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé à l’occasion de la Fête de l’indépendance du pays, la tenue d’un référendum sur la révision constitutionnelle avant la fin de l’année 2006. Une réforme contestée qui renforce le régime présidentiel en Algérie.
"Bouteflika veut sa Constitution", titre en Une le quotidien "El Watan" qui constate que «le faux suspense savamment entretenu sur la révision de la Constitution a pris fin».
Le Chef de l’Etat algérien a récemment annoncé une augmentation des salaires des fonctionnaires. Mardi dernier, le gouvernement a déclaré, à la suite d’un accord avec l’Union générale des travailleurs algérien (UGTA), la plus grande centrale syndicale, une augmentation des salaires qui touchera 1,5 million de fonctionnaires et agents de l’Etat prenant effet à partir du 1er juillet. Le président Bouteflika a également gracié l’ensemble des journalistes algériens poursuivis pour des délits de presse.
Pour le journal "El Watan", « cette soudaine "générosité" présidentielle est destinée à fourguer justement cette révision constitutionnelle, dont le gain politique à moyen et long termes compense très largement les quelques poignées de dinars versés dans l’escarcelle trouée de l’Algérien, plutôt de l’électeur».
Et d’ajouter que : «le président de la République a cru également devoir jouer sur le registre du patriotisme, en annonçant le projet qui lui est cher à la veille de la Fête de l’indépendance». «La révision de la Constitution conçue par le FLN est certainement au bénéfice du FLN et de son patron», conclut "El Watan". "En route vers la 5ème Constitution", renchérit, pour sa part, "Le Quotidien d’Oran" qui souligne que : « depuis le renvoi d’Ahmed Ouyahia et son remplacement par Abdelaziz Belkhadem, la question de la révision constitutionnelle est devenue une priorité du pouvoir ».
« Abdelaziz Belkhadem avait, à travers le FLN, préparé le terrain et s’est offert même le luxe d’affirmer sa "différence" avec Ahmed Ouyahia en matière de salaires. La hausse des salaires concédée, tout est désormais tendu vers la révision constitutionnelle», poursuit le journal oranais. La première mouture de la nouvelle constitution algérienne, préparé avec soin par les membres du FLN (ex-Parti unique), prévoit la suppression du nombre de mandats présidentiels. Elle prévoit aussi l’instauration d’un poste de vice-président. Ce dernier devra assurer l’intérim en cas de maladie du président par exemple. En résumé, cette Constitution devra permettre au FLN de garder solidement les rênes du pouvoir. En cas de référendum, les résultats seront certainement similaires à ceux de celui sur la fameuse "charte pour la paix et la réconciliation nationale". Depuis que le FLN a fait de la révision constitutionnelle son cheval de bataille, le FFS (Front des forces socialistes) –le plus vieux parti de l’opposition– a critiqué le fonctionnement de l’Etat sur la base d’une « alternance clanique » qui veut qu’à chaque président corresponde une constitution.
Bouteflika l’inflationniste !
|