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Brice Hortefeux, un ministre sans grande influence

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Pour Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, la récente poussée de fièvre dans la violence urbaine qu’ont connu Grenoble et Saint Aignan a constitué un vrai dilemme politique. Comment mettre en scène l’intervention musclée des forces de l’ordre, convoquer toutes les cameras et les «Une» de l’Hexagone sans courir le risque de dévoiler son propre bilan en matière des sécurité ?
Cette violence s’est caractérisée par un usage presque inédit des armes à feu, une détermination sans limites à brûler les voitures et à détériorer les biens publics comme des actes de revanche. Elle a mis la stratégie et la communication du ministère de l’Intérieur dans l’embarras. Comment communiquer sur sa gravité, faire peur aux chalands, émouvoir les chaumières sans plomber sa propre politique ?
Le souvenir est encore frais dans les mémoires du premier flic de France qu’était Nicolas Sarkozy organisant ses propres descentes nocturnes, sous les lumières des projecteurs, posant un pied victorieux sur les dalles des cités écrasées par la surprise et les forces de l’ordre, éructant des menaces et des promesses de ramener la sécurité. Promesses qui ont tissé sa légende et construit son mythe. Brice Hortefeux ne pourra pas marcher sur les traces de Nicolas Sarkozy ni imiter ses démarches. S’il lui arrive, par mimétisme de proximité, d’imiter les intonations de sa voix, il lui est difficile de suivre son exemple. D’ailleurs à ce niveau de compétition, Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir «tué» le boulot de «ministre de l’Intérieur». Plus personne ne pourra le pratiquer sans subir une comparaison désavantageuse. Brice Hortefeux semble si désespéré d’y parvenir qu’il s’est astreint à imiter un autre célèbre ministre de l’Intérieur. Et ce, lorsqu’il affirme, la faconde méditerranéenne en moins, qu’il ne faut plus tolérer l’intolérable quand Charles Pasqua tonnait qu’il allait «terroriser les terroristes». Pris dans le piège de la persistance de l’insécurité malgré la gestion de ce dossier par Nicolas Sarkozy depuis 2002, Brice Hortefeux oppose un refus catégorique à l’opposition qui réclame la tenue en urgence d’un « Grenelle de l’insécurité ». Et pour cause. Une réelle rencontre mettrait à nu la politique suivie par les gouvernements successifs de François Fillon dans ce domaine à commencer par le très contestable démantèlement de la police de proximité, considérée à l’époque par une droite triomphante comme un signe de candeur et de naïveté de la gauche. Brice Hortefeux en est réduit à développer un discours contradictoire : Souligner la gravité de la situation pour pouvoir mobiliser les grands moyens d’intervention. Et en même temps claironner, pour les besoins de la cause politique, que l’insécurité a reculé, que les choix de Nicolas Sarkozy ont porté leurs fruits contrairement aux réquisitoires de l’opposition dans ce domaine. Par ces temps de remaniements orageux, Brice Hortefeux, un intime de Nicolas Sarkozy n’est pas condamné à disparaître du radar gouvernemental. Le pire qui peut lui arriver est de changer de fonction. Un ministre de l’Intérieur et du Culte, condamné pour injure raciale et qui ne peut assister à l’inauguration officielle de la mosquée d’Argenteuil… L’homme commence à faire tache à la place Beauvau.

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