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Bush met en demeure l’Irak de désarmer

Le président américain a estimé que la menace constituée par le programme d’armement irakien empirait avec le temps et a enjoint les généraux irakiens de ne pas suivre les ordres «cruels et désespérés» que pourrait donner Saddam Hussein, Faute de quoi ils pourraient être jugés comme criminels de guerre.
Dans un discours télévisé prononcé lundi soir et destiné à préciser sa position contre l’Irak le président américain a qualifié Saddam Hussein de «tyran meurtrier» faisant preuve d’une hostilité constante envers les Etats-Unis et dit que Bagdad devait révéler et détruire toutes ses armes de destruction massive. «Le danger est déjà important et il ne fait que grandir avec le temps», affirme Bush qui a appelé l’Irak à désarmer, sinon les Etats-Unis et leurs alliés le feront par une action militaire : «J’espère que cela ne nécessitera pas une action militaire mais cela pourrait être le cas. Et, un conflit militaire pourrait être difficile. Un régime irakien confronté à sa chute pourrait tenter de prendre des mesures «désespérées et cruelles», a averti Bush.
Le président américain a indiqué que l’Irak pourrait fournir à tout moment des armes biologiques ou chimiques à des terroristes auxquels il s’allierait pour attaquer les Etats-Unis.
À New York, les diplomates s’activaient à préparer un texte du Conseil de Sécurité de l’ONU sur l’Irak, en tentant notamment d’aplanir les divergences entre membres permanents du Conseil.
Une résolution de l’ONU, pour être adoptée, doit réunir les voix d’au moins neuf pays sur quinze, et ne rencontrer d’opposition d’aucun des cinq membres permanents (USA, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne).
Le compromis recherché a notamment fait l’objet de discussions avec Paris. Le ministre français des affaires étrangères, M. Dominique de Villepin a déclaré à ce sujet qu’il croyait désormais possible d’aboutir rapidement, en dépit des divergences entre l’approche américano-britannique, qui prône l’adoption d’un seul texte autorisant le recours à la force si nécessaire, et celle défendue par les autres membres permanents du Conseil de Sécurité (France, Russie et Chine), qui refusent de donner un blanc-seing pour le déclenchement d’une offensive et préfèrent une approche en deux temps.
Selon des diplomates, Paris ne limite pas ses critiques à la seule intervention militaire et rejette certaines dispositions contenues dans l’avant-projet américain qui mettent également mal à l’aise Hans Blix, le chef des inspecteurs de l’ONU. Il s’agit notamment d’une clause décrétant de nouvelles «zones d’exclusion aérienne» pour les Irakiens et d’une disposition permettant à des représentants des cinq membres permanents du Conseil d’accompagner les inspecteurs et suggérant des sites à vérifier.
Blix ainsi que les Français s’interrogent sur une clause accordant aux inspecteurs le droit d’interroger à l’étranger des responsables et des experts irakiens accompagnés de leurs familles. L’administration Bush a retardé d’environ deux semaines la présentation au Conseil de Sécurité de son projet de résolution pour mener des discussions avec d’autres membres importants de cette instance. Ces derniers acceptent le désarmement de l’Irak et non le renversement du régime irakien. Ils insistent sur la nécessité d’envoyer des inspecteurs sur place le plus rapidement possible afin de vérifier si oui ou non Bagdad détient des armes de destruction massive. Ils rappellent le principe d’une telle approche : Unité du Conseil de Sécurité, légitimité internationale et efficacité. «On ne peut pas seul et contre nos amis arabes écrire l’histoire du Proche-Orient et du Moyen-Orient», déclare de Villepin.
Une position de synthèse pourrait satisfaire l’Irak, dont l’ambassadeur aux Nations unies a déclaré que son pays ne rejetait «aucune résolution» et qu’il était prêt à les examiner. Or, il y a peu Bagdad refusait catégoriquement toute idée de nouvelle résolution.
Ripostant aux rumeurs sur sa possible démission qui circulent à l’étranger, Saddam Hussein a réaffirmé qu’il ne renoncera pas à défendre l’intégrité et l’indépendance de son pays. «C’est une réponse directe à tous les scénarios colportés récemment en Occident sur l’avenir de l’Irak après une frappe américaine», a indiqué un analyste politique.
Les spéculations vont bon train en Occident sur l’avenir de l’Irak, au cas où Washington mettrait à exécution ses projets, d’autant que le rapport de force est en faveur des américains.

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