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Bush s’en prend à l’Iran

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En début de semaine, le président américain, Georges W.Bush, a menacé de recourir à tous les moyens possibles, y compris militaires, pour contraindre l’Iran à mettre fin à son programme nucléaire.
En remuant le spectre d’une intervention musclée en Iran, le président Bush prouve, encore une fois, que la stratégie américaine dans le Proche-Orient ne s’arrête pas en Irak. Contrairement aux apparences, et surtout au traitement médiatique qui leur a été réservé, les déclarations de Bush ne sont pas surprenantes.
Depuis toujours, le patron des faucons américains n’a cessé de manifester son animosité profonde à l’égard du régime islamique des ayatollahs. En fait, ces déclarations ont une double lecture, et par ricochet une double signification.
D’une part, Bush tient à différencier entre son appui aux Chiites d’Irak et son opposition au régime iranien. Aucun amalgame ne peut être accepté par Bush. Mieux, la stratégie américaine a l’intention d’instaurer en Iran (par la force s’entend) un chiisme à l’irakienne. Un chiisme docile, malléable et qui obéit au doit et à l’oeil aux ordres provenant du Bureau ovale.
Voilà pour la première lecture. Quant à la deuxième, elle est plus vicieuse. En fait, Bush crie haut et fort que son pays est un adepte de la politique des deux poids, deux mesures. Non pas entre Israël et l’Iran (il est bien évidemment inconcevable qu’un faucon puisse mettre sur le même pied d’égalité les deux régimes). Mais entre l’Iran et la Corée du Nord.
Les Etats-Unis ont bizarrement adopté une attitude plus « diplomatique » à l’égard de Pyongyang qu’ils ne le font avec Téhéran. Pourtant, les responsables nord-coréens ne se sont jamais empêchés de dire haut et fort tout le « bien » qu’ils pensent de la politique « hégémonique et arrogante » de Washington.
En somme, le message de Bush est adressé à l’ensemble des populations arabes et musulmanes. « Voilà ce que vous méritez », pourrait-il dire. Force est de constater que l’attitude américaine, officielle, à l’égard de certains régimes arabes et musulmans, relève de l’humiliation. Pourtant, les Etats-Unis dépensent annuellement des milliards de dollars pour embellir leur image de marque auprès de ces mêmes populations qu’ils ne cessent de provoquer.
Un paradoxe incroyable. Il va sans dire que les Etats-Unis, conseillés par la matière grise israélienne (soi-disant spécialiste du monde arabe et musulman), vont droit au mur. Certes, la relation entre Israël et les Etats arabes est bâtie sur la confrontation, le bras de fer, l’humiliation… Mais avec les Etats-Unis, les choses sont différentes.
Pour revenir à l’Iran, nous sommes en droit de nous poser la question suivante: « En quoi l’arme nucléaire iranienne représente-t-elle un quelconque danger pour les intérêt américains? ». Il faut convenir que la réponse n’est pas du tout évidente. En tout cas, avant l’arrivée de Georgs W.Bush et les attentats du 11 septembre 2001, Téhéran et Washington avaient amorcé un rapprochement.
Certes, il était timide et secret, mais il était hautement symbolique et porteur d’espoir.La seule consolation pour le monde arabo-musulman (et c’est là-encore un paradoxe de la politique de Bush) est que le « danger américain » a rapproché l’Iran des pays arabes, essentiellement avec l’Arabie saoudite et l’Egypte, deux autres cibles américaines. Ce que les faucons espéraient être un émiettement du monde arabe et musulman peut facilement se transformer en force. On peut toujours rêver.

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