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Carnets parisiens : Ségolène Royal répond à Lionel Jospin

Amertume. «Pardonnez leur, ils ne savent pas ce qu’il font». «J’ai l’impression en lisant tous ces ouvrages que si j’étais Jeanne d’Arc, j’aurais déjà été brûlée vive». C’est par ces intonations christiques que Ségolène Royal avait répondu, mi-moqueuse mi-martyre, à la grande polémique qu’avait suscité le livre que s’apprête à publier le 24 septembre l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin intitulé «L’impasse» aux éditions Flammarion. Les bonnes feuilles se sont arrachées dans la presse tant la charge de Lionel contre Ségolène fut violente et le diagnostic sans appel. La thèse soutenue et défendue avec passion par Lionel Jospin est que si les socialistes avaient perdu l’élection présidentielle au profit de Nicolas Sarkozy, le candidat d’une majorité sortante au bilan mitigé, c’est parce qu’ils ont commis une mortelle erreur de casting en misant sur «une candidate qui était la moins capable de gagner». S’en suit un chapelet fielleux sur le profil de cette «figure seconde de la vie publique» qui «n’est pas taillée pour le rôle».
Il n’est pas certain que le livre de Lionel Jospin devienne, à sa sortie, un succès de librairie. L’ancien challenger socialiste de Jacques Chirac à la présidentielle de 2002 avait dramatiquement quitté la scène politique. Ses nombreuses tentatives ratées de retour, ses multiples caprices d’ancienne gloire déchue, ont sans doute fini d’assécher le succès d’estime dont il pouvait se prévaloir auprès des Français. D’ailleurs, est-ce le but pour lui, retraité précoce de la vie politique, de séduire et de reconquérir. Mais ce qui est sûr, c’est que le livre de Lionel Jospin aura un impact certain, presque «configurateur» sur les batailles internes qui se jouent au sein du parti socialiste à la veille de la désignation d’un nouveau premier secrétaire qui doit remplacé François Hollande, partant. Enjeu donc, la fabrication d’un nouveau leadership socialiste. Et Lionel Jospin lance cet avertissement «Avoir commis une erreur ne justifie pas qu’on la réitère». 
Remaniement. Malgré les nombreuses dénégations de l’Elysée, la rumeur parisienne ne bruite que par le mot «remaniement» donnant naissance, au pire, à un gouvernement Fillon III, avec valse des maroquins, au mieux à l’entrée de nouveaux visages de l’ouverture chère à Nicolas Sarkozy. Les politologues justifient l’imminence d’un remaniement, début 2008 est régulièrement cité, par plusieurs raisons dont la performance médiocre de certains ministres qui n’ont pas réussi à trouver leur voie et à imposer leur style. L’omniprésence de Nicolas Sarkozy ne leur a pas facilité la tâche en les transformant en une équipe d’exécutants, sans personnalités , sans marge de manœuvre. Chantre de la culture du résultat, Nicolas Sarkozy est de ceux qui trancheront dans le vif, ne serait-ce que pour donner l’exemple. La seconde raison évoquée tient à la légère dégradation des relations entre le président Sarkozy et son Premier ministre Fillon qui n’a toujours pas avalé qu’on puisse l’abaisser au rang de «collaborateur». L’homme aux sourcils pompidoliennes cache bien son amertume, même s’il lui arrive, au détour d’une innocente émission de télévision, de laisser transparaitre sa gêne «Un collaborateur, c’est quelqu’un qui est appointé par un patron ( tandis qu’) un homme politique (est ) quelqu’un qui a des convictions et une légitimité , le suffrage universel».  

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