Monde

Carnets parisiens : Une journée sans Sarkozy

Indigestion. Une des originalités saillantes du début de mandat du président Nicolas Sarkozy est sa capacité à occuper la scène médiatique avec une boulimie qui force souvent l’admiration et provoque parfois l’agacement. Le fruit d’un patient travail de communicants hyperactifs et de sculpteurs d’images talentueux. Lancé comme un train fou depuis la campagne des présidentielles, faisant feu de tout bois, le produit «Sarkozy» n’a pas su doser son taux de pénétration du marché et son degré d’occupation excessive du terrain. L’impression est installée : un «Sarkozy» presque quotidien au petit déjeuner radiophonique, une autre bien étalée sur les pages de la grande presse écrite et un dernier ramassé et sombre comme un smoking dans les grandes messes télévisées du soir. L’indigestion n’était pas loin. Résultat de cet encombrement, une association inconnue du grand public, «le Rassemblement pour la démocratie à la télévision » (RDT) lance un appel d’une originalité subversive. Faire de la journée du 30 novembre, date anniversaire de l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidence, une journée sans aucune nouvelle ni citation de Nicolas Sarkozy. Cette démarche a sans doute été inspirée de la décision estivale du magazine «Courrier international» de concocter à ses lecteurs un numéro «Sarko free», c’est-à-dire ne contenant aucune allusion au sixième président de la cinquième République, le journal ayant estimé que ses lecteurs étaient repus de l’omniprésence du président.  Même si ces initiatives restent encore anecdotiques, elles comportent des ingrédients qui doivent donner des migraines au locataire de l’Elysée. Alors que les sondages d’opinion reflètent toujours, malgré quelques chaudes alertes, une inhabituelle permanence de son état de grâce, le camp de ses adversaires et de ses détracteurs pourrait facilement surfer sur une vague de «Sarkophobie» qu’une omniprésence dans les médias, sans réel message que d’être présent, pourrait fatalement enfanter.

Caramel. A Paris est sorti cette semaine un film franco-libanais qui répond au doux nom de «Caramel» (en arabe Succar Banat, littéralement le sucre des filles), premier long-métrage de la réalisatrice Nadia Labaki qui avait largement brillé dans le monde de la publicité et des clips vidéos auprès des chanteuses les plus populaires du moment. «Caramel» séduit par une réalisation d’une grande fluidité, une jeu d’acteurs séduisant et une mise en scène captivante. Autour d’un salon de coiffure dans le Beyrouth contemporain, Nadia Labaki se propose de raconter cinq histoires de femmes qui forment l’ossature de la société libanaise d’aujourd’hui. De l’homosexualité féminine, au refus naturel des femmes de vieillir, obsédées par le fantasme d’une jeunesse éternelle, à la recherche médicale d’une virginité perdue, autant d’histoires racontées toutes en murmures, avec doigté et douceur. Nadia Labaki a fait preuve , pour donner à son «Caramel» sa couleur dorée, d’une parfaite maitrise de l’art de dire et de montrer sans choquer, avec un humour luisant, toute en finesse. Derrière ses personnages se profile l’image d’une ville, Beyrouth, accueillante des différences, et d’une société aux mutations douloureuses.

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