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Colonisation : la France ignore Bouteflika

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Alors que l’Algérie éclate de toutes parts, le président Abdelaziz Bouteflika, lui, préfère regarder dans le rétroviseur. Son sujet favori: la colonisation française en Algérie. Le week-end dernier, le chef de l’Etat algérien a voulu ranimer la polémique avec la France en déclarant que : « la colonisation française est l’une des plus barbares de l’histoire, une agression injustifiée contre une nation, un Etat et un peuple ». Il a aussi réitéré son souhait d’une "repentance" de l’ancienne puissance coloniale.
Moins de deux mois après avoir exigé de la France des excuses pour les massacres commis durant cette période, le président algérien a enfoncé le clou dimanche soir en affirmant que : «cette "barbarie" était caractérisée par la destruction et les violations flagrantes des droits naturels et civiques les plus élémentaires du peuple algérien», dans un message lu en son nom à l’occasion d’un colloque dont le thème était "le colonialisme : entre vérité historique et polémique politique". Le président Bouteflika n’a fait aucune allusion au traité d’amitié entre la France et l’Algérie dont la signature qui était prévue avant fin 2005, est renvoyée aux calendes grecques en raison de la polémique suscitée par la loi du 23 février 2005, dont un article, par la suite abrogé à l’initiative du président Jacques Chirac, mentionnait "le rôle positif" de la colonisation. Il avait, par le passé, posé comme condition à la signature de ce traité, la "reconnaissance" par la France de ses "crimes" durant la colonisation, des "excuses officielles" ou encore une "repentance".
En des termes très durs comme "crimes odieux", "pratiques abjectes" "barbarie", "brutalité", le président algérien a dénoncé dans son message la colonisation de son pays tout en évoquant, comme une sorte d’exemple à suivre « la repentance de nombreux anciens colonisateurs et leur reconnaissance officielle de leurs crimes contre les peuples colonisés. »
Depuis plus d’un an, les attaques contre la colonisation sont devenues une constante dans le discours du président algérien. En août 2005, M.Bouteflika avait déclaré que : « les Français n’ont pas d’autres choix que de reconnaître qu’ils ont torturé, tué, exterminé de 1830 à 1962 qu’ils ont voulu anéantir l’identité algérienne. La colonisation a réalisé un génocide de notre identité, de notre histoire, de notre langue, de nos traditions. » Le chef de l’Etat algérien a, cependant, concédé, que « l’écriture de l’Histoire relève de la seule compétence des historiens, des enseignants spécialisés et des chercheurs » rejoignant une position exprimée par la France. «Il appartient aux historiens et aux chercheurs de se pencher sur le passé" car ce n’est pas à une lecture officielle de l’histoire que l’on doit procéder», avait estimé, en mai, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi. Il avait ajouté que «Paris veut travailler au renforcement des relations bilatérales et conserve l’objectif de conclure un traité d’amitié entre les deux pays ».  Mais cette fois-ci, la France s’est abstenue de répondre à cette nouvelle attaque du chef de l’Etat algérien.

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