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Columbia ou l’horreur en direct

«Nous avons lancé une enquête approfondie et complète pour savoir ce qui a mal tourné», a affirmé dimanche le directeur du programme navettes de la NASA, Ron Dittemore. Ces recherches devaient se concentrer sur une série d’anomalies techniques constatées à bord de Columbia avant sa désintégration samedi matin au-dessus du Texas.
Première certitude : quelque chose se passait mal à bord, sept minutes avant l’accident. Les contrôleurs de la NASA ont alors soudainement perdu plusieurs données transmises par la navette sur leurs écrans.
Trois minutes plus tard, ils ont constaté un accroissement des températures sur le «circuit hydraulique de freinage et de la roue dans le train d’atterrissage gauche». Deux minutes avant la catastrophe, trois des capteurs de températures intégrés dans l’aile gauche de la navette ont atteint le rouge. Columbia était alors en surchauffe dangereuse, les communications entre le centre de Houston et la navette rapidement rompues. Est venu le silence.
L’aile gauche de l’appareil est-elle en cause ? Des images vidéo avaient déjà montré qu’un débris – un morceau de mousse en plastique – était venu frapper cette partie de Columbia au moment de son décollage, le 16 janvier dernier. Ce choc a-t-il endommagé le bouclier thermique protégeant le ventre du vaisseau, et entraîné cette surchauffe fatale de la navette ? Une fois celle-ci sur orbite, les responsables du vol s’étaient interrogés sur les répercussions que cet incident pouvait avoir sur l’appareil au moment de son retour sur terre. «L’incident n’avait pas été jugé préoccupant pour la sécurité» de la navette, a expliqué dimanche Ron Dittemore. «On ne peut pas exclure un lien», a-t-il consenti, tout en mettant en garde contre des «conclusions hâtives». Peu de temps après le drame, une commission d’investigation indépendante a d’ailleurs été nommée en complément des recherches de l’agence spatiale américaine et de la Chambre des représentants. Cette commission, qui réunit 13 experts, est similaire à celle qu’avait nommée Ronald Reagan le 28 janvier 1986, après l’explosion de Challenger au décollage avec sept Américains à bord.
Samedi sept astronautes, dont deux femmes, sont morts lorsque Columbia s’est littéralement désintégrée à 60 km d’altitude au nord-est du Texas, alors qu’elle effectuait un virage pour atterrir . «Une nouvelle terrible et d’une grande tristesse pour le pays» a déclaré le président américain depuis la Maison blanche où les messages de condoléances affluent du monde entier. Parmi les membres de l’équipage figurait le colonel de l’armée de l’air israélienne Ilan Ramon dont l’aventure spatiale avait mobilisé l’attention de l’Etat hébreu. Les six autres astronautes – américains – étaient le commandant de mission Rick Husband, le pilote William McCool, le commandant du chargement Michael Anderson, ainsi que les spécialistes de mission David Brown, Laurel Clark et Kalpana Chawla, d’origine indienne.
L’accident de Columbia, qui effectuait son 28ème vol depuis sa mise en fonction en 1991, pourrait en tout cas remettre en cause l’avenir de la station spatiale internationale ISS, dont le développement dépend de missions spatiales comme celle-ci.

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