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Conférence de Montréal du Forum économique des Amériques : Le Québec veut attirer les talents

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Aujourd’hui le ministère de tutelle reconnait à l’immigration le rôle de pilier fondamental dans le développement économique du Québec et veut en être le moteur. En effet, le département en question annonce une série de mesures accompagnées d’un budget global de 200 millions de dollars canadiens pour l’intégration économique des immigrants.

Dans un environnement international marqué par une mobilité croissante de la main-d’œuvre, la concurrence pour attirer et retenir les talents est de plus en plus forte à travers le monde. Comment se démarquer? Comment les acteurs publics et privés doivent-ils agir pour faire face à la concurrence ? Quels changements apporter aux politiques migratoires pour assurer l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre immigrante ? Autant de questions qui étaient au cœur du débat la semaine dernière lors d’un panel de la conférence de Montréal de l’édition 2018 du Forum économique des Amériques. C’était l’occasion pour le ministre de l’Immigration, de la diversité et de l’inclusion, au Québec, David Heurtel, de rappeler à l’assistance l’offre importante d’emplois au Québec de 1,3 million de postes sur les dix prochaines années.
Un grand besoin donc en ressources humaines dans une situation actuelle dite de quasi plein emploi et un taux de chômage global qui avoisine les 2%. Une conjoncture pas vue au Québec depuis plus de 40 ans, soutient le ministre. Et ce paradoxalement aux difficultés d’intégration professionnelle des immigrants avec des taux de chômage très forts dans certaines communautés.

A ce sujet et faisant allusion à la pénurie de main-d’œuvre qui marque beaucoup de régions du Québec, Danièle Henkel, PDG du Groupe éponyme, souligne : «Ou les immigrants ne sont pas aux bonnes places ou il faut aller les chercher à la descente de l’avion». La manne de l’immigration est en effet une des solutions envisagées pour répondre à la demande des entreprises en ressources humaines. De l’avis du ministre cela devrait couvrir 20% des besoins en main-d’œuvre dans les dix prochaines années.
Pour ce faire, le département ministériel de l’immigration adopte une série de mesures et changements dans sa façon de faire. Sa vocation économique est principalement mise en avant. Une approche nouvelle depuis octobre dernier qui se démarque par rapport à la démarche sociale qui présidait au département de l’immigration québécois depuis 1968. Aujourd’hui le ministère reconnait à l’immigration le rôle de pilier fondamental dans le développement économique du Québec et veut en être le moteur. «Nous avons décidé de revoir de fond en comble notre stratégie d’encadrement de l’immigration», indique David Heurtel.
En effet, le département en question annonce une série de mesures accompagnées d’un budget global de 200 millions de dollars canadiens pour l’intégration économique des immigrants.

Dans ce cadre, le ministère de l’immigration dit travailler en synergie avec les entreprises et les groupes communautaires. Dans ce contexte, des programmes précis de recrutement ont été élaborés dans lesquels des dizaines de millions de dollars canadiens sont investis, précise le ministre. L’intervenant a de même indiqué que des hubs d’intégration ont été créés. Autre nouveauté qui devrait rentrer en vigueur cet été, c’est le système de déclaration d’intérêt. Ce dispositif, qui devrait réduire de 3 ans à moins d’un an les délais de traitement des demandes de résidence permanente en vertu du programme régulier des travailleurs qualifiés, permettra de constituer une banque de candidatures. Un bassin dans lequel la province pourra piocher en fonction de ses besoins. Il est question ainsi de favoriser le maillage entre entreprises et les compétences issues de l’immigration. Pour l’heure, malgré le flux d’immigrants, l’offre d’emplois est loin d’être en adéquation avec la demande dans ce cercle, ce qui favorise peu la rétention des compétences issues de ce milieu. Comment rapprocher les attentes des entreprises et celles des compétences issues de l’immigration? Il reste à ce niveau, au-delà du changement des lois, d’endiguer les préjugés et évaluer le candidat issu de l’immigration uniquement à travers ses compétences, souligne Danièle Henkel. «La différence devrait nous rassembler et non pas nous séparer», ajoute-t-elle.

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