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Côte d’Ivoire : La paix par la force

Présents depuis le 23 septembre 2002 en Côte d’Ivoire, les soldats français sont désormais assignés à une nouvelle mission qu’ils mèneront conjointement avec les troupes de la CEDEAO. Le Conseil de sécurité de l’ONU l’a décidé mardi soir en adoptant la résolution 1464 sur le déploiement, pour une période renouvelable de six mois, d’une force de paix dans le pays. Leur mission : «Assurer, sans préjudice des responsabilités du gouvernement de réconciliation nationale, la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques à l’intérieur de leurs zones d’opérations et en fonction de leurs moyens».
Les forces françaises et africaines sont également autorisées «à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la liberté de circulation de leurs personnels». Les membres du Conseil de sécurité ont aussi demandé «à toutes les forces politiques ivoiriennes d’appliquer pleinement et sans délai» l’accord de Marcoussis signé le 25 janvier à Paris. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a, quant à lui, été chargé de présenter un rapport pour en faciliter la mise en oeuvre. D’ici la fin de la semaine, la France -qui dispose déjà de 2.500 soldats et de 190 gendarmes sur le terrain- a déjà prévu d’envoyer 450 renforts en Côte d’Ivoire, comme confirmé mercredi par le porte-parole de l’état-major des Armées, le colonel Christian Baptiste.
Cette mesure entend répondre à la situation «volatile» et aux récentes manifestations anti-françaises à Abidjan. Cette opération Licorne assure toujours la sécurité des ressortissants français – en particulier ceux de la capitale économique – et étrangers, de même que la surveillance des lignes de cessation du feu. Les Etats membres de la CEDEAO ont pour leur part commencé à constituer une force de plus de 1.200 hommes dirigés par le Sénégal, dont le dirigeant Abdoulaye Wade préside aussi l’instance économique régionale. L’envoi de ces troupes avait été décidé dès le 29 septembre, mais il n’est devenu effectif que début janvier.
Parallèlement à l’approbation de cette force de paix, le Conseil de sécurité a, par ailleurs, adressé mardi un message fort au président Laurent Gbagbo, en «condamnant les graves violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire» en Côte d’Ivoire, et en «soulignant la nécessité de traduire en justice les responsables». Cette déclaration n’est pas sans lien avec un rapport élaboré par le Haut commissariat aux réfugiés à la suite d’une mission menée fin décembre.
Cette étude a été révélée mercredi par le journal français La Croix qui en citait des extraits : «Les escadrons de la mort seraient constitués d’éléments proches du gouvernement, de la garde présiden- tielle et d’une milice tribale de l’ethnie bété, proche du président Laurent Gbagbo». Les enquêteurs y ont écrit que «des noms ont été communiqués» à ces escadrons qui, avec «des milices constituées d’éléments autonomes, sèment la terreur et procèdent à des exécutions et à des enlèvement de personnes».
Selon La Croix, dans la «liste noire» figurent actuellement «les noms de l’épouse et des enfants du (nouveau) Premier ministre du gouvernement de réconciliation nationale, Seydou Diarra». Toujours d’après le quotidien, «des informations connues des plus hautes autorités françaises mettent en accusation le premier cercle» de Laurent Gbagbo. Quant aux rebelles du MPCI, ils auraient aussi été les auteurs d’exactions, plusieurs fosses communes ont été creusées à Bouaké, avant l’arrivée des troupes françaises.

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