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Crash d’un Iliouchine iranien : Plus de 300 morts

Quand Ali Jamchidi est arrivé jeudi au pied du mont Seif au prix d’une marche épuisante, il a pris la mesure de la déflagration dans laquelle s’est désintégré l’Iliouchine-76 qui s’est écrasé mercredi: de l’avion et de ses 302 occupants, ses coéquipiers et lui n’ont retrouvé que quelques morceaux, indices épars dans la neige.
Au sommet du mont Seif qui culmine à quelque 3.500 m parmi les pics enneigés, une tache noire sur un véritable mur rocheux indique le point d’impact. C’est vers cette tache qu’Ali, sauveteur de 19 ans, s’est mis en route vers 03h00 du matin (23h30 GMT mercredi) après plusieurs heures d’attente en contrebas avec son équipe de secours venue du chef-lieu de province, à environ 35 kilomètres de là, la ville de Kerman (750 km au sud-est de Téhéran).
Dans cette chaîne montagneuse en bordure de désert prise dans le brouillard, le vent et la neige, il a fallu progresser plusieurs heures avec de la poudre blanche jusqu’au genou. « Nous sommes allés jusqu’à cette tache noire », dit-il. Là, « nous avons trouvé l’avion pulvérisé, nous avons retrouvé deux bouts d’aile de l’avion d’à peine plus d’un mètre et demi, c’est tout ce qui restait de l’appareil ». « Le brouillard empêchait de voir à plus d’un mètre », raconte-t-il.
Dans cette purée de pois, ils ont quand même identifié des bouts de vêtements calcinés et le peu qu’il restait de certains corps. Le vice-président du comité de secours du Croissant Rouge de Kerman, Molla Akbari, a recueilli lui aussi les témoignages rendant compte du drame qui a tué toutes les personnes à bord de l’Iliouchine-76 cargo, pour la plupart des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime. « Les restes de l’appareil sont dispersés du haut en bas de la montagne », dit-il. « Quand les équipes sont commencé à escalader hier soir, elles ont retrrouvé ce qui restait de quelques corps, que les Gardiens de la Révolution ont collecté pieusement, mais aucun corps intact, il est très probable que l’avion ait été pulvérisé ». D’autres secours doivent être envoyés, mais l’altitude, les conditions atmosphériques rendent ardues et pénibles les recherches. Ainsi, c’est fortuitement qu’a été localisé le lieu de la catastrophe après que les autorités eurent signalé la disparition d’un avion, raconte M. Akbari. « C’est le conducteur d’une camionnette d’une ville voisine qui nous a montré le chemin », explique-t-il. Il sortait du long tunnel qui longe la montagne lorsque, dans la nuit, « il a vu une immense lueur, puis entendu une énorme explosion en haut de la montagne ».
Selon le général Gholamreza Karami, commandant la milice islamique de Kerman à qui a été confiée l’enquête sur le drame, les recherches ont dues être interrompues en raison de la tempête de neige et du brouillard. Au pied du mont Seif, des soldats, hommes et femmes, ont commencé à converger. Probablement des Gardiens de la Révolution venus en pleurs rendre un dernier hommage aux leurs. Il y a aussi des proches pour lesquels le Croissant Rouge a mis en place une cellule d’accueil.
« Le mari de notre soeur était peut-être dans l’avion », dit le jeune Reza des larmes dans les yeux, « j’espère qu’il n’y était pas ».

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