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Dans la spirale de la violence

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Les violences se poursuivent en Irak. La situation est en dégradation continue. Chaque jour apporte son lot de victimes. Depuis le premier mai, date à laquelle le président George W. Bush a annoncé la fin des principales opérations de combat, 95 militaires américains ont trouvé la mort, par des attaques menées par les guérilleros irakiens. Dimanche soir, un soldat américain a été tué et un autre blessé par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule militaire près de Baji, à 220 kilomètres au nord de Bagdad. Cet incident a eu lieu quelques heures après un attentat perpétré avec deux voitures piégées devant le Bagdad Hotel où logent en particulier des agents de renseignement américains, des entrepreneurs américains et des membres du Conseil de gouvernement transitoire irakien. Pour la deuxième fois en trois jours, un kamikaze est parvenu à faire exploser son véhicule piégé dans la capitale. Cet attentat, rappelle-t-on, avait fait au moins six morts et dix personnes ont été grièvement blessées. Lundi, des militaires Britanniques ont, en outre, été légèrement blessés dans deux explosions à Bassorah, dans le sud du pays. La première explosion s’est produite au passage d’un véhicule dans la banlieue de Bassorah. Un soldat a été touché. Trois militaires ont été légèrement blessés dans une seconde déflagration, survenue une heure plus tard près d’un camp militaire britannique. Ces nouveaux incidents interviennent alors que les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne devaient se rencontrer lundi à Luxembourg et adopter une approche prudente sur la question de la reconstruction en Irak, en s’engageant pour le moment à une promesse de dons de l’ordre de 200 millions d’euros. Cette escalade de la violence suscite des critiques envers l’Administration américaine. Des personnalités influentes dans le cercle de pouvoir de l’Amérique réclament une stratégie bien définie pour la gestion de l’après-guerre en Irak. Dans le même sens, le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, le républicain Richard Lugar et le démocrate Joseph Biden ont réclamé à l’Administration Bush un plan plus « clair » concernant l’après-guerre. Samedi, le président américain, George W. Bush avait affirmé avoir une « stratégie claire » pour l’Irak. La Maison Blanche a créé un nouveau groupe de stabilisation pour l’Irak dirigé par sa conseillère pour la Sécurité nationale Condoleezza Rice. Sa création a provoqué une vive réaction du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld qui est, en principe, chargé du dossier irakien. Par ailleurs, le Roi Abdallah II de Jordanie a appelé lundi l’armée turque, tout comme les soldats d’autres pays frontaliers de l’Irak, à ne pas prendre part aux opérations militaires dans le pays. Le feu vert du Parlement turc donné le 7 octobre à l’envoi d’un contingent de soldats en Irak a suscité la vive opposition de plusieurs membres du Conseil de gouvernement transitoire à Bagdad, spécialement des Kurdes. Il faut dire que les forces armées de la coalition sont toujours impuissantes pour mettre un terme aux violences en Irak. Et ces actes de violence compromettent les efforts de reconstruction dans le pays. Les attaques contre les infrastructures pétrolières, secteur vital pour l’économie irakienne, n’ont pas manqué non plus et des actes de sabotage ont visé les oléoducs et retardé l’exportation du brut censée financer la reconstruction. Ce qui a poussé le plus haut gradé américain en Irak, Ricardo Sanchez, à reconnaître, début octobre, que « l’ennemi a évolué, il est un peu plus meurtrier, un peu plus complexe, un peu plus sophistiqué et parfois un peu plus tenace ». Les forces de la coalition se targuent d’avoir réalisé des progrès importants depuis la chute du régime de Saddam Hussein, il y a six mois, mais la réalité sur le terrain montre le contraire, l’anarchie, l’insécurité et la violence. Depuis l’attentat à la voiture piégée contre l’ambassade de Jordanie le 7 août, juste une semaine après la chute de l’ancien régime, qui a fait 14 tués, les opérations meurtrières se poursuivent à un rythme soutenu.

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