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David Martinon, le dauphin municipal de Nicolas Sarkozy

Une tendance à arborer un goitre balladurien, une démarche de canard alourdi, un verbe monocorde à démoraliser un cimetière, le tout enveloppé dans une autosatisfaction excessive propre à une jeunesse vite arrivée… tels apparaissent les traits de caractère de David Martinon, le jeune homme que Nicolas Sarkozy avait parachuté dans la ville la plus riche du département le plus riche de France pour partir à la conquête de la Mairie de Neuilly, poste qu’il occupa lui même de 1983 à 2002.
Même si après d’énormes hésitations, la tendance s’est installée dans les états-majors des partis politiques de ne voir dans les élections municipales de mars prochain qu’un scrutin local sans réelle dimension politique nationale, les yeux sont particulièrement rivés sur la bataille de Neuilly. Les observateurs ne s’y sont pas trompés. Nicolas Sarkozy y a engagé sa crédibilité et son prestige personnel. Un échec à Neuilly aura forcement un impact majeur sur la popularité du président.
A en juger par la tonalité des premiers accueils, David Martinon, même aidé dans sa campagne par le fils du président Jean Sarkozy, 21 ans, a du souci à se faire. Les images sont encore fraiches dans les mémoires d’un public nombreux et moqueur qui crie dans la salle lors de la cérémonie «d’intronisation» à la candidature «Martinon, non, non !!». Devant ce refus épidermique, David Martinon tente de conserver intacte sa détermination de succéder à Nicolas Sarkozy: «J’entends un certain nombre de critiques, on me rapporte des rumeurs, et j’essuie quelques coups bas (…) Je suis venu vous dire que je ne baisserai pas la tête face à ces attaques, je tiendrai bon comme je tiens bon face à tous ceux qui veulent s’en prendre au président».
L’opposition socialiste a tout de suite repéré le gain politique qu’il y avait à aller bousculer Nicolas Sarkozy et ses protégés dans leurs fiefs. Elle fait tout de suite le constat qu’il était beaucoup plus couteux pour le président de la république de perdre Neuilly que de perdre Paris dans la compétition acharnée que se livrent le socialiste Bertrand Delanoë et l’UMP François De Panafieu. D’où le sens de la récente visite du premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande à Neuilly pour soutenir sa candidate Lucienne Buton.
Le chef des socialistes a choisi un angle d’attaque classique pour vilipender l’action de Nicolas Sarkozy, celui du logement social: «Dans sa propre commune, dont il est resté maire très longtemps et où il veut que son porte-parole à l’Elysée soit son successeur, il n’y a que 3% de logements sociaux alors que l’obligation, c’est 20% (…) Je ne voudrais pas que, pour le pays, le manquement aux promesses et engagements soit comparable à ce qui s’est produit à Neuilly-Sur-Seine». Quant au Modem du centriste François Bayrou, il présente Alexandre Harmand comme tête de liste «pour apporter la seule alternative possible aux “bébés-Sarkozy“». David Martinon doit aussi composer avec les résistances de la section UMP de Neuilly qui a depuis longtemps fait le choix de lui préférer Arnaud Teullé, adjoint au maire chargé des affaires scolaires et de la jeunesse.
David Martinon a connu une brusque notoriété nationale lorsqu’il a été choisi par le nouveau président pour devenir son porte-parole et organiser sa communication.
De nombreux livres sortis récemment expliquent sa proximité avec le chef de l’Etat par l’amitié que lui portait l’ex et éphémère première dame de France Cécilia Sarkozy. Ces mêmes livres révèlent que pendant son escapade américaine avec le publicitaire Richard Attias, David Martinon et Rachida Dati étaient les rares personnes de l’entourage du président à avoir gardé un contact permanent par téléphone et par texto avec Cécilia Sarkozy.
David Martinon a aussi connu une notoriété planétaire lorsque le président Nicolas Sarkozy l’avait traité «d’imbécile» devant les caméras de la chaine de télévision américaine CBS juste avant son voyage aux Etats-Unis.
La chaîne américaine avait fait de ce passage une bande d’annonce de promotion de son interview exclusive du président français. Une dernière mauvaise nouvelle, sur le plan symbolique, pour David Martinon est donnée par la dernière livraison du «Canard enchainé», selon laquelle Nicolas Sarkozy, n’ayant plus aucune attache avec Neuilly vient de se faire radier de ses listes électorales pour s’inscrire sur celle du VIIIe, arrondissement où se trouve l’Elysée.

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