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Davos, avec Chirac et Blair

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En attendant ces deux invités vedettes du jour, dont la présence est prévue en fin d’après-midi, les économistes présents à Davos ont pris le pouls de l’économie mondiale, qui pâtit selon eux des déficits des comptes courants aux Etats-Unis et de « l’intempérance » du consommateur américain. Pour la première participation d’un chef de l’Etat français au Forum de Davos, rendez-vous annuel du gotha de la politique et de la finance, Jacques Chirac devait tenter de relancer son projet de taxe internationale destinée à financer le développement des pays pauvres.
Cette idée est soutenue par des pays comme le Brésil, l’Espagne ou le Chili mais combattue par les Etats-Unis. Dans le climat de solidarité mondiale post-tsunami, M. Chirac estime avoir plus de chances d’être entendu. Selon la présidence française, un large éventail de solutions est envisagé, allant d’une taxe sur les gaz à effet de serre à un prélèvement sur les achats par carte de crédit. Au même moment a débuté à Porto Alegre (Brésil) le Forum social mondial, rassemblement annuel des opposants à la mondialisation libérale. Plus de 100.000 altermondialistes vont y débattre de l’aide au développement et de l’annulation de la dette des pays pauvres.
A Davos, peu après le discours de Jacques Chirac, Tony Blair devait ouvrir formellement le Forum économique mondial –dans la station de ski des Alpes suisses couverte d’une épaisse couche de neige–, par une allocution consacrée notamment au changement climatique, générateur de catastrophes. Il s’agit d’une des priorités de la présidence britannique du G8 (pays les plus industrialisés et Russie) qui aura son point d’orgue au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Gleneagles (Ecosse) du 6 au 8 juillet.
Une étude à paraître jeudi dans la revue britannique «Nature» envisage que le réchauffement climatique puisse être deux fois plus grave que prévu et que les températures moyennes pourraient augmenter de 1,9 à 11,5 degrés centigrades si le taux de gaz carbonique double, alors que les estimations actuelles vont de 1,4 à 5,8 degrés. M. Blair devait aussi évoquer le sort de l’Afrique, autre thème majeur de sa présidence du G8. Son ministre des Finances, Gordon Brown, a lancé l’idée d’un « plan Marshall » pour l’Afrique: doublement de l’aide au développement à 76 milliards d’euros par an et annulation de 80 milliards de dollars de dettes des pays pauvres. Les experts qui ont fait mercredi matin à Davos un rapide diagnostic de l’économie mondiale se sont montrés sévères pour le consommateur américain.
Stephen Roach, chef économiste de la banque américaine Morgan Stanley, l’a qualifié de véritable « bombe à retardement » qui dépense sans compter avec ses cartes de crédit et risque de faire crever la « bulle immobilière » qui enfle aux Etats-Unis. Au total, l’édition 2005 du Forum rassemble quelque 2.250 participants dont un millier de chefs d’entreprises, avec une forte participation européenne mais, contrairement aux précédentes éditions, une représentation américaine plus timide.
Le chancelier allemand Gerhard Schröder et le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso seront présents, de même que les chefs d’Etat du Nigeria et d’Afrique du Sud, Olusegun Obasanjo et Thabo Mbeki, et le président Lula du Brésil. Le Forum doit accueillir aussi le président palestinien, Mahmoud Abbas, et Viktor Iouchtchenko, le nouveau président ukrainien. La réunion est entourée de mesures de sécurité exceptionnelles: plus de 5.000 soldats suisses sont mobilisés et une escadrille de chasseurs F-18 verrouille l’espace aérien aux approches de Davos.

• André Viollaz (AFP)

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