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Des dizaines de milliers de libanais aux obsèques de Gibrane Tuéni

Des dizaines de milliers de personnes étaient massés autour de l’immeuble du journal An Nahar et de la cathédrale Saint-Georges, dans le centre de Beyrouth, où doivent être célébrées les obsèques du député et journaliste chrétien et antisyrien Gebrane Tuéni, tué lundi dans un attentat, ont constaté des journalistes de l’AFP.
C’est dans cette même église que s’étaient déroulées, il y a six mois, les obsèques de Samir Kassir, assassiné à Beyrouth en juin, journaliste au quotidien An-Nahar, dirigé par le député.
Ailleurs, la capitale libanaise a des airs de ville fantôme avec ses rues désertes, ses écoles, ses banques et ses commerces fermés.
Le cerceuil du député, recouvert du drapeau libanais, a d’abord été transporté au Parlement où plusieurs députés ont pris la parole pour lui rendre hommage, lui promettant de refaire l’unité nationale.
Plusieurs députés se sont engagés, après le "martyre de Gebrane Tuéini", à se montrer encore plus déterminés à "lutter pour l’indépendance et oeuvrer à un dialogue sérieux pour refaire l’unité nationale".
Le cortège funèbre s’est ensuite rendu, à quelques mètres de là, à la cathédrale grecque orthodoxe Saint-Georges, dans le vieux Beyrouth.
En chemin, la foule a marqué un arrêt devant l’immeuble du journal An-Nahar, dont la facade a été drapée d’un immense portrait de Gebrane Tuéni. Sous sa photo, une phrase: "La différence entre la nuit et le jour c’est un seul mot, Gebrane".
Le député, 48 ans, était le PDG et directeur général de ce quotidien libéral à grand tirage, très critique envers la Syrie.
La foule porte également des portraits de l’ancien premier ministre assassiné en février Rafic Hariri, de son fils, Saad et des drapeaux libanais. Les portraits de Kamal Joumblatt, assassiné en 1977 à proximité d’un barrage syrien à beyrouth, et du président René Moawad assassiné en 1989 sont également brandis par la foule.
De temps à autres des chants patriotiques sont entonnés. "Notre pays est à nous, nul ne peut nous l’enlever", "Gebrane vit en nous, et Rafic (Hariri), vit en nous", scandent les manifestants.
S’en prenant au président libanais pro-syrien Emile Lahoud, certains, souvent des jeunes, lancent: "Lahoud, honte sur toi et démissionne" ou encore "le président de la république, tu es sous la botte syrienne".
Une Arménienne de 70 ans, le visage inondé de larmes a été la première à prendre place à l’intérieur de la Cathédrale Saint-George, tapissée de noir. "Les Alaouites (qui gouvernent la Syrie) ne nous laisseront jamais en paix. Ils ont d’abord tué Rafic Hariri et maintenant Gebrane Tuéni. Que Dieu nous vienne en aide", implore-t-elle.
Très mobilisées, l’armée et la gendarmerie étaient déployées en force dans le centre ville.
Pe nombreuses personnalités sont présentes, dont le député et chef druze Walid Joumblatt qui a apeplé mercredi à la "chute du régime syrien", des ministres et les ambassadeurs accrédités au Liban.
"Le régime syrien doit être changé et être jugé. Ce type (le président syrien Bachar Al-Assad) à Damas est un malade. S’il reste au pouvoir il n’y aura pas de stabilité au Moyen-Orient", a notamment déclaré Walid Joumblatt.
Gebrane Tuéni est mort, lundi, dans un attentat à la voiture piégée qu’une grande partie de la classe politique libanise a imputé à la Syrie. Damas a condamné l’attentat.

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