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Dominique de Villepin pourfendeur en chef de Sarkozy

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Dominique de Villepin a-t-il prononcé la phrase de trop pour justifier un tel tollé contre sa personne, sa stratégie et son appartenance à l’UMP ? C’est l’impression retenue à voir l’ouragan de réactions scandalisées sorties des rangs de la majorité et même des ministres au sein du gouvernement comptés jusque-là comme ses amis comme le secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique Georges Tron : «Dominique de Villepin (…) est en train de s’éloigner de nous» ou le ministre de l’Agriculture et de la Pêche Bruno Le Maire : «Ce sont des propos outrageants à l’égard du président».
Cette phrase coupable, tant décriée est la suivante, prononcée par Dominique de Villepin au cours d’un rendez-vous politique dominicale : «Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd’hui un des problèmes de la France (…) et qu’il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée». Il faut reconnaître que malgré son statut de meilleur opposant à Nicolas Sarkozy, celui qui développe les réquisitoires les plus tranchants contre le président de la République, beaucoup plus mordant que l’opposition socialiste, Dominique de Villepin n’a jamais été aussi loin de la critique. Deux tendances se font face pour évaluer cette sortie : Les sympathisants et les détracteurs. Les sympathisants de Dominique de Villepin pourront toujours arguer qu’à l’actif de l’homme, le contexte politique était favorable aux excès. Nicolas Sarkozy venait de sortir d’une séquence sociale assez lourde et qui semble avoir laissé des traces indélébiles et entrer dans une séquence politique assez incertaine avec un remaniement martialement annoncé et qui tarde à venir. Le télescopage de ces deux séquences avec la persistance d’une basse popularité dans les sondages donnait cette vague impression que Nicolas Sarkozy ne contrôlait plus le gouvernail de la France. Dominique de Villepin, opposé à Nicolas Sarkozy dans le célèbre procès de Clearstream, était par ailleurs en tournée pour vendre son livre promis aux rayons des best-seller «L’esprit de cour» et dans lequel déjà il dressait un portrait d’une violence inouïe du président de la République : «Nicolas Sarkozy a innové en inventant une cour à son image. Elle a la peur comme moyen, l’argent comme fin et le spectacle médiatique comme théâtre de sa mise en scène narcissique». Quant à ses détracteurs de plus en plus nombreux et dont les voix se font entendre de plus en plus fort, ils ne pardonnent pas à Dominique de Villepin le ton de l’invective utilisé pour critiquer Nicolas Sarkozy et cet appel ouvert à renier la légitimité du suffrage universel qui sur des esprits faibles et surchauffés par la crise pourrait avoir des effet ravageurs. Dans son livre , Dominique de Villepin n’est tendre non plus avec eux . Il les qualifie de «perroquets apeurés distillant en boucle les mêmes éléments de langage (..) des flatteurs impénitents (…) des roseaux plus penchés que pensants». Dominique de Villepin, fondateur de «République Solidaire» qui cherchait depuis le début de son bras de fer avec Nicolas Sarkozy à creuser son sillon au sein de l’opposition, ne sort pas grandi de cette bataille. Aux yeux de beaucoup de ses collègues de la majorité, il incarne aujourd’hui la rancune aveugle, l’esprit de vengeance tenace et destructrice. Mis au pilori dans l’opinion, son exclusion de l’UMP pourrait être une arme de sanction pour isoler définitivement De Villepin de la majorité.

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