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Dominique Strauss-Kahn, le pape des sondages

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Le constat et les expressions utilisées pour l’exprimer ont quelque chose de presque humiliant pour Nicolas Sarkozy. Et sa disgrâce actuelle ne prend que plus de relief. Selon la photographie instantanée de l’opinion, le socialiste Dominique Strauss-Kahn qui officie toujours à la tête du FMI à Washington, le battrait à plate couture, l’écraserait si une présidentielle se tenait aujourd’hui. Mieux encore, c’est dans un fauteuil Louis XVI aux dorures exubérantes que Dominique Strauss-Kahn entrerait à l’Elysée si jamais le bail de location était remis en jeu. Une rafale de sondages, trop unanimes, trop ressemblants pour susciter des doutes, vient de décrire une situation cauchemardesque pour Nicolas Sarkozy. Non seulement son impopularité est confirmée par des courbes rebelles qui insistent pour piquer du nez, mais son grand malheur profite directement à l’opposition et fait émerger Dominique Strauss-Kahn comme le grand favori de l’opinion. Se donner autant de peine sur l’insécurité pour que cela aboutisse à ce résultat, il y a de quoi désespérer Neuilly et ses environs. Ces sondages ont autant de chances de semer la zizanie aussi bien à droite qu’à gauche. D’abord à droite où le risque de démobilisation peut déteindre sur une famille politique qui commence à douter de la pertinence et de l’efficacité de son champion. Ensuite à gauche où à la veille de l’Université d’été socialiste de la Rochelle, les appétits et les ego, jadis mis en sourdine, peuvent reprendre leurs petites guerres paralysantes. Dominique Strauss-Kahn est donc le plus heureux des hommes. Loin des fureurs françaises, sans jamais s’exprimer publiquement sur les sujets sensibles qui configurent son actualité, le voilà intronisé comme l’homme providentiel capable de sortir le pays de ses marasmes. L’opinion semble l’avoir choisi, non sur un programme qu’il compte mettre en œuvre, il n’a jamais encore eu l’occasion d’en dévoiler les grandes lignes, mais sur une vague impression que le temps de l’alternance est arrivé. Dans cette fournée de sondages, Martine Aubry tire aussi son épingle du jeu. Elle battrait aussi Nicolas Sarkozy mais sur la crête. Tandis que Dominique Strauss-Kahn le devancerait d’une grande longueur. Et malgré ces faveurs accordées par l’opinion au directeur du FMI, Nicolas Sarkozy et l’UMP ne semblent pas craindre Dominique Strauss-Kahn. Plusieurs raisons expliquent cet état d’esprit. La première est que le leader socialiste a été choisi sur son silence et sa posture. Et que le jour où il va se décider à parler et à dévoiler ses intentions, cela a de fortes chances de refroidir l’enthousiasme de beaucoup et de calmer les courbes enflammées des sondages. La seconde raison est que Dominique Strauss-Kahn, en cultivant de la hauteur et de la distance, a sans doute réussi à créer le désir, mais le jour où il va se décider à descendre dans l’arène, son pedigree de «Bling Bling» de gauche et les casseroles clinquantes qui vont avec, vont fatalement refaire surface. La troisième est liée à la force paralysante des socialistes. Même si officiellement, leurs leaders jurent qu’ils soutiendraient le dispositif qui a le plus de chances de gagner, il est à parier que lorsqu’arrivera l’heure des choix, qu’elle soit sous forme de primaires ou autres, la nature reprendra ses droits et les irréductibles adversaires de DSK au sein de la gauche redonneraient de la voix.

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