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D’une tyrannie à l’autre

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L’occupation de l’Irak par les forces américaines amène chaque jour son lot de désolations. Si la population irakienne fait l’objet d’outrances et autres humiliations, qui lui sont infligées devant les objectifs des caméras de télévisions, le sort des Irakiens derrière les barreaux, à l’abri des regards indiscrets, ne pourrait être qu’atroce. En effet, l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty international signale que des Irakiens, détenus par les troupes américaines, se sont plaints de mauvais traitements et d’actes de torture. Les agissements en question correspondent à des actes de torture et des traitements inhumains, interdits par la Quatrième convention de Genève et les lois internationales sur les droits de l’Homme. Ainsi, le rapport d’Amnesty est basé sur des entretiens avec d’anciens prisonniers et des proches de détenus, arrêtés par les forces américaines en Irak. L’organisation rapporte des cas de privation de sommeil, de prisonniers obligés de garder des postures douloureuses ou de porter un capuchon sur leur tête durant de longues périodes. À plusieurs reprises, Amnesty a formulé le voeu de visiter les centres de détention américains, mais elle s’est toujours heurtée à un refus systématique de la part des forces américaines. L’organisation recense des milliers de personnes, maintenues en détention au niveau la prison d’Abou Ghraib, de sinistre réputation sous Saddam Hussein, ou dans le camp Cropper près de l’aéroport de Bagdad. « Les détenus continuent à raconter qu’ils souffrent de l’extrême chaleur quand ils sont emprisonnés dans des tentes, du manque d’eau, d’installations sanitaires inadéquates, de fossés en guise de toilettes, de l’absence de vêtements propres même après deux mois de détention », souligne le rapport. Amnesty rapporte également que plusieurs détenus ont trouvé la mort lors de leur détention, généralement abattus par balles. Alaa Jassem, âgé de 22 ans, est un cas des plus poignant. Le jeune homme avait été abattu par les tirs des soldats de la coalition, lorsque ceux-ci ont ouvert le feu pour disperser des prisonniers mutins, armés de briques et des bâtons, le 13 juin dernier dans la prison d’Abou Ghraib. Extra-Muros, la situation des Irakiens n’est pas plus enviables que derrière les barreaux. L’histoire de Saadi Oubaydi témoigne des atrocités commises à l’égard de la population civile. Après avoir fait irruption dans son domicile, les soldats américains l’ont passé à tabac, à coup, de crosses de fusil, avant de l’abattre froidement lorsqu’il a tenté de s’extirper de leurs griffes et de prendre la fuite. « Des membres de la coalition procédant à des fouilles dans des maisons endommagent ou détruisent des biens sans justification », rapporte Amnesty. « Il y a aussi de nombreux témoignages signalant des confiscations de biens, dont d’importantes sommes d’argent, lors d’arrestations », ajoute l’Organisation internationale de défense des droits de l’Homme. Une vie décente pour le peuple irakien n’est pas pour demain. Il a été, certes, libéré de la tyrannie de l’ancien régime absolutiste de Saddam Hussein. Mais il se retrouve aujourd’hui sous une autre dictature, voilée et qui ne dit pas son nom. Entre autres constats, le rapport d’Amnesty en est la preuve irréfutable. Un rapport cinglant de plus, qui vient écorcher l’image que l’administration américaine s’efforce, en vain, d’édifier.

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