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Écoutes : Bush choisit l’autisme politique

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Tortures, «prisons secrètes», écoute des communications internationales, reconduction du Patriot Act (la loi votée dès octobre 2001 renforçant considérablement les pouvoirs du FBI),…la politique de Washington pour lutter contre le terrorisme est de plus en plus critiquée. Aujourd’hui, le président américain, George W.Bush, est sur la défensive. Il multiplie les confessions dans l’espoir de faire monter sa cote de popularité. La dernière en date concerne sa décision d’autoriser la pose d’écoutes sans demander le feu vert de la justice.
Cette information révélée par le «New York Times» a suscité une vive polémique. Le président américain a été attaqué de toutes parts. Même des sénateurs républicains ont passé à l’offensive enfonçant ainsi le clou. «Je ne connais aucun fondement juridique qui permette de contourner» la justice pour ordonner des écoutes, a déclaré le sénateur républicain Lindsey Graham sur la chaîne de télévision CBS.
«Peut-être y en a-t-il, mais je ne les connais pas, et voilà mon inquiétude : nous ne pouvons pas devenir une démocratie où la fin justifie les moyens. Même en temps de guerre, il faut respecter les procédures, parce que c’est ça qui fait une démocratie», a ajouté M.Graham.
George W.Bush ne voit pas les choses du même œil. Après avoir avoué qu’il a personnellement autorisé l’Agence de sécurité nationale (NSA) à réaliser une trentaine d’écoutes aux Etats-Unis depuis 2001, le président américain n’a pas fait que défendre sa décision, mais plus encore. Il a affirmé qu’il maintiendra cette opération.
«En tant que président des Etats-Unis et commandant en chef, j’ai la responsabilité constitutionnelle et l’autorité constitutionnelle de protéger notre pays», a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse à la Maison-Blanche.
Comme samedi, le président américain a de nouveau fustigé ceux qui ont révélé l’existence de ce programme d’écoutes mis en place après les attentats du 11 septembre 2001. Il est «honteux» de divulguer de telles informations «en temps de guerre» contre le terrorisme, a-t-il affirmé, ajoutant que cela renseignait l’«ennemi».
«Guerre», «ennemi», des termes fort employés par le président américain, mais peu convaincants, du moins pour les démocrates qui l’accusent d’«abus de pouvoir».   
«Où trouve-t-il dans la Constitution l’autorité pour enregistrer le courrier électronique et les appels téléphoniques de citoyens américains sans supervision judiciaire?», s’est indigné le sénateur Carl Levin du Michigan. «Il est président, pas roi», a lancé le sénateur Russ Feingold du Wisconsin. «nous ne tolérerons pas un président qui se prend pour le seul décideur en ce qui concerne la politique que devrait adopter ce pays dans la guerre contre la terreur et la politique que nous devrions avoir pour protéger les droits d’Américains complètement innocents», a-t-il assuré.
George W. Bush a, par ailleurs, invité le Congrès à renouveler la loi antiterroriste Patriot Act, qui a renforcé en 2001 les pouvoirs antiterroristes du gouvernement, avant son expiration à la fin de l’année. «Dans une guerre contre le terrorisme, nous ne pouvons pas nous permettre de rester sans cette loi un seul moment», a-t-il déclaré. A se demander pour combien de temps va-t-elle durer cette «guerre»?…

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