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Eric Woerth, un fusible sous haute tension

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Décidément, «les officines» selon l’expression de Nicolas Sarkozy, la malédiction selon la vox populi n’ont pas du tout l’intention de lâcher le ministre du Travail Eric Woerth. Il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu’une suspicieuse révélation ne vienne alourdir son casier, épaissir le faisceau d’accusations contre lui. D’une étonnante régularité, le feuilleton Woerth se poursuit. La dernière en date est la confession du gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, selon laquelle Eric Woerth est intervenu personnellement auprès de lui pour trouver une situation professionnelle à son épouse, Florence. Cette confirmation a le don de lustrer les soupçons contre Eric Woerth et de monter d’un palier l’échelle de gravité judiciaire. Cerise sur le gâteau, signe d’impatience populaire, Woerth s’est fait siffler alors qu’il assistait en compagnie de sa femme à une étape du Tour de France. Alors qu’on le soupçonnait d’un banal conflit d’intérêt, vite balayé par la démission de son épouse de ses fonctions de conseillère fiscale de Liliane Bettencourt, voilà maintenant qu’il peut faire l’objet d’une poursuite pour trafics d’influence, un chef d’accusation autrement plus grave. Nicolas Sarkozy qui avait cru qu’après le rapport de l’inspection des finances qui démontre qu’Eric Woerth n’est pas personnellement intervenu dans le dossier fiscal de Liliane Bettencourt, est lavé de tout soupçon, se retrouve avec de nouvelles révélations à gérer. Il est clair qu’il n’allait pas intervenir à la télévision à chaque foi que le «soldat Eric» se retrouve en difficulté. Mais la consigne a été donnée : Il faut le soutenir à tout prix. Quitte à naviguer dans le sens contraire du vent. Quitte à passer auprès des Français pour des bonimenteurs de dimanche. La nécessité de soutenir Eric Woerth, quelle que soit la gravité de sa situation, n’est pas simplement le fruit d’une basique solidarité d’un président avec un ministre qui a toute sa confiance mais bien un choix stratégique mûrement réfléchi. La meilleure preuve que ces révélations contre Eric Woerth n’ont pas changé d’un iota la position de Nicolas Sarkozy est qu’il a chargé son Premier ministre François Fillon de monter au créneau pour redire le soutien du gouvernement au ministre du Travail. Nicolas Sarkozy doit être préoccupé par une seule urgence : Sachant que son ministre du Travail est définitivement cramé, Comment faire pour que sa chute éminente et sa disgrâce programmée ne puissent pas éclabousser l’ensemble de sa gouvernance. Même l’argument avancé par certains selon lequel Nicolas Sarkozy ne pouvait se séparer de son ministre sans courir le risque de mettre en danger sa grande réforme de la retraite ne tient pas la route. De l’aveu même des partenaires sociaux, la réforme de la retraite est si intimement liée au président de la République qu’il pourra recourir au moins charismatique de ses collaborateurs, le résultat politique et social sera identique. Demeure l’unique explication de la boîte de Pandore. Consentir à désavouer publiquement Eric Woerth serait sans doute de nature à provoquer des révélations encore plus malfaisantes et plus dangereuses à gérer pour Nicolas Sarkozy que celles qui se focalisent autour du ministre du Travail et de son épouse.

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