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Événement : Éclairage : Désaveu

Quand Hans Blix et Mohamed El Baradei ont lu leurs rapports devant le Conseil de sécurité, les visages des partisans de la guerre contre l’Irak ont blêmi. L’effet de surprise n’a pas diminué d’un iota tout au long de cette longue séance où la montagne des inspections a accouché d’une souris de preuves. Le chef des inspecteurs de l’ONU et le directeur de l’AIEA n’ont aucunement accablé l’Irak. Bien au contraire, ils ont avoué n’avoir trouvé aucune arme de destruction massive, ni un quelconque programme nucléaire.
Les représentants des Etat-Unis, de la grande Bretagne, de l’Espagne qui prônent l’intervention militaire ne s’attendaient pas à cet affront que la logique leur impose. Circulez, il n’y a rien à désarmer semblent dire Blix et El Baradei qui ont pris tout le monde de court tellement on s’attendait à ce qu’ils s’alignent sur les positions des Etat-Unis et de leurs alliés. Pour une fois le gendarme du monde n’a pas réussi à convaincre ou à faire convaincre des représentants de l’ONU qu’il croyait acquis à sa cause guerrière. Colin Powell avait le visage marqué par la colère tout comme ses homologues anglais et espagnols. Tous les trois vont d’ailleurs afficher leur amertume en prenant la parole surtout quand la plaidoirie magistrale du ministre des Affaires étrangères de la France a fait mouche dans la salle en suscitant des applaudissements nourris.
Une ovation jamais enregistrée dans une réunion du Conseil de sécurité qui démontre que le clan des pacifistes était largement majoritaire. La messe a été dite pour défenseurs de la guerre quand la plupart des membres du Conseil de sécurité ont plaidé pour la poursuite des inspections en Irak. Rien ne justifie la guerre. Dominique de Villepin l’a dit clairement avec la conviction d’un Français venant d’un vieux pays situé dans un vieux continent. Blix l’a démontré en allant jusqu’à semer le doute sur les preuves avancées par le secrétaire d’Etat américain sur le déplacement du matériel suspect par les Irakiens. Il ne fallait que ce jeu d’insinuation pour que le gaulliste et le fonctionnaire de l’ONU déstabilisent Colin Powell et ses alliés.
L’Américain était si mal à l’aise quand il a pris la parole qu’il a oublié ses feuillets pour improviser et verser dans la répétition incohérente.
Il ne savait pas qu’il n’allait convaincre personne. Il ne savait surtout pas que le lendemain plus de 10 millions de personnes allaient marcher sur toute la planète pour dénoncer la guerre contre l’Irak. Dans plus de 70 pays, y compris aux Etat-Unis, où la marche a été interdite, la population a manifesté son opposition à l’option d’une guerre dont les conséquences sont incommensurables. Le désaveu est total pour les alliés inconditionnels de la guerre comme l’Italie, l’Espagne et l’Angleterre où le nombre des manifestants a battu tous les records. Reste à savoir jusqu’où le clan des pacifistes va aller, quant aux Etat-Unis tout, le monde sait qu’ils n’ont pas déployé toute leur armada militaire pour attendre que l’ONU leur donne le feu vert.

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