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Evo Morales annonce un dialogue avec l’opposition

Malgré sa large victoire au référendum de dimanche 10 août par lequel il remettait son mandat en jeu, le président socialiste bolivien Evo Morales a annoncé, lundi 11 août, l’ouverture prochaine d’un dialogue avec l’opposition autonomiste et les syndicats. «Je n’attends pas de coup de téléphone», mais «lorsque la Cour nationale électorale me fera parvenir les résultats officiels (dans vingt à trente jours) alors nous convoquerons les gouverneurs et les syndicats civils et ruraux pour un dialogue», a déclaré Morales devant la presse. Les résultats du référendum révocatoire de dimanche 10 août en Bolivie (10 millions d’habitants) ont confirmé le premier président d’origine indigène de Bolivie avec plus de 63% des votes mais aussi le noyau dur des gouverneurs autonomistes qui ont vu leur soutien augmenter en voix, dans leurs régions respectives. Le président qui selon les chaînes de télévision, a obtenu 63% de votes en sa faveur, a indiqué que les résultats allaient «nous obliger à nous rassembler pour un dialogue pour l’unité de la Bolivie et pour la justice sociale». Evo Morales avait, dès dimanche soir, annoncé une petite ouverture en direction de l’opposition, se disant prêt à dialoguer sur le projet de Constitution avec les gouverneurs auxquels il a en outre présenté «ses respects». «Pour une fois, il (Evo Morales) a changé de ton, il convoque un dialogue», relève Hervé Do Alto, chercheur en sciences politiques interrogé par l’AFP. Le dialogue entre le gouvernement socialiste et l’opposition, libérale et conservatrice, est totalement bloqué depuis plus de six mois sur les dossiers brûlants que sont le projet de nouvelle Constitution, les autonomies régionales et la répartition de l’impôt sur les hydrocarbures (IDH), principale ressource de la Bolivie, le pays le plus pauvre d’Amérique du sud.
Pour Franck Poupeau, sociologue de l’Institut français d’études andines (IFEA), basé à La Paz, le dialogue entre le président et les gouverneurs va se révéler délicat notamment avec Ruben Costas le puissant gouverneur de Santa Cruz (est) qui a prononcé dimanche soir un violent discours contre le chef de l’Etat.
Ruben Costas a même annoncé l’application immédiate de deux mesures prévues dans le statut d’autonomie: la création d’un bureau des impôts et d’une force de police régionale. Mais si, selon le sociolologue, le MAS (Mouvement vers le socialisme), le parti d’Evo Morales, est « peut-être prêt à lâcher du lest» le président « ne lachera pas sur l’IDH et la nationalisation des hydrocarbures». La question de l’IDH est vitale pour les régions qui comptent sur cet impôt (600 millions par an) sur les hydrocarbures que l’Etat a déja récupéré. Il s’agit par conséquent de tout le financement des régions et leur autonomie même qui restent en jeu. «L’affrontement se situera sur l’IDH, car s’ils (les gouverneurs) n’ont pas de ressources, l’autonomie ne sert à rien», souligne Poupeau, «le vrai enjeu c’est l’impôt sur les hydrocarbures», insiste-t-il. 
Cependant, fort de sa victoire au referendum, qui a «»re-légitimé Evo », le gouvernement de gauche prévoit de faire passer son projet de Constitution par un nouveau référendum.


• Gilles Bertin (AFP)

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