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France : Bayrou, le troisième type

© D.R

Son parti, l’Union pour la démocratie française (UDF), est depuis longtemps considéré comme le bouche-trou de la droite. Certains qualifient cet homme de vieux jeu dépassé par l’évolution de la vie politique en France. D’autres, au contraire, le prennent pour un idéologue. Rares étaient ceux qui osaient parier sur lui, même les députés de son parti. Ils ont maintes fois contesté certaines de ses positions jugées politiquement suicidaires comme voter pour une motion de censure contre un gouvernement de droite. Chose qu’il avait pourtant fait deux fois.    
En avril 2002, lors du premier tour de l’élection présidentielle, François Bayrou obtenait 6,8% des suffrages. Il arrivait ainsi en quatrième position, derrière Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen et Lionel Jospin.
Et voilà que cinq ans après, le patron du petit parti centriste devient l’un des favoris en lice pour la présidentielle en France. Il y a deux semaines, il occupait la troisième place des intentions de votes. Sa montée ne cesse de se confirmer et, à en croire les derniers sondages, M. Bayrou est à égalité avec Ségolène Royal (23%). Celui-ci apparaît de plus en plus en mesure d’empêcher la candidate socialiste d’être présente au second tour.
Le candidat UDF ferait aussi bien au premier tour de la présidentielle que celle du PS. C’est, d’ailleurs, ce qui ressort d’un sondage, publié dimanche 11 mars, par le «Journal du Dimanche» qui, pour la première fois, donne les candidats centriste et socialiste à égalité au premier tour, à 23% des intentions de vote. Selon ce sondage réalisé par l’Ifop, Nicolas Sarkozy obtiendrait, pour sa part, 28% des voix au premier tour.
Ces chiffres font apparaître pour le candidat UDF une progression de 4 points par rapport au précédent sondage Ifop réalisé pour «Paris Match » du 26 février.
A l’inverse, Ségolène Royal perd respectivement 2,5 points et 5 points sur ses scores de ces précédentes enquêtes. Quant à Nicolas Sarkozy, il perd un point par rapport au sondage Ifop «Paris-Match» et reste au même niveau que dans la précédente enquête Ifop-JDD.
François Bayrou, qui vient de publier un livre «Projet d’espoir», se dit satisfait de l’évolution de l’électorat en sa faveur : «c’est un changement très fort, très impressionnant, qui est très heureux à vivre pourvu qu’on garde les pieds sur terre et les yeux dans les yeux», a-t-il récemment déclaré.
Dans son livre, le député béarnais déclare qu’il veut devenir un président «rassembleur et impartial». Il s’affirme comme étant un ferme partisan de la «démocratie sociale». Il prône notamment une réforme du Parlement et se dit pour une réduction de la dette. Cependant, la percée surprenante de François Bayrou n’est certainement pas due à ses idées ou encore moins à son programme, elle serait peut-être le résultat d’une hyper-médiatisation du couple Ségo-Sarko. Après tout, les Français ne seront probablement pas obligés à choisir entre le «néo-réac» Sarkozy et la dame aux vestes blanches !   

François Bayrou, un président de coalition ?

S’il est élu, François Bayrou sera certainement un président de coalition. On image mal son parti s’offrir la majorité à l’Assemblée nationale. Le parton de l’UDF devra soit faire alliance avec le PS, soit avec l’UMP. Tout dépendra en fait du résultat du premier tour. Première hypothèse : François Bayrou et Nicolas Sarkozy s’affrontent au second tour. Dans ce cas, M. Bayrou passera probablement un accord avec le PS et pourrait choisir un socialiste comme Premier ministre. Certains avaient avancé le nom de Dominique Strauss-Kahn. Mais ce dernier a écarté une telle union dans un entretien au «Monde». Pour lui, le candidat UDF ferait avant tout l’affaire des extrêmes. «En mettant sur le même plan le PS et l’UMP, il est injuste sur le passé et inopérant pour l’avenir», souligne DSK. L’autre hypothèse serait que François Bayrou et Ségolène Royal soient les heureux gagnants du premier round. Et là, théoriquement, un mariage entre le parti centriste et l’UMP s’annonce comme unique issu. Cependant, côté pratique, les choses risquent fort bien d’être compliquées. Reste un seul cas où François Bayrou n’aura pas besoin de coalition : un face-à-face avec Jean-Marie Le Pen au deuxième tour. Mais pour cela, il faudra plus qu’un miracle !   

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