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France : Dominique Strauss-Kahn, l’imam caché des socialistes

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Signe que la convalescence du Parti socialiste français est loin d’être terminée, le fait qu’un homme comme Dominique Strauss-Kahn, un éléphant du parti, nommé par Nicolas Sarkozy à la tête du Fonds monétaire international à Washington, dans une stratégie d’ouverture doublée d’une maligne volonté d’éloigner un adversaire, soit devenu le grand porte espoir du PS pour les prochaines présidentielles. La maxime «loin des yeux loin du cœur» ne semble pas s’appliquer à DSK. Mais c’est plutôt «loin des yeux, proche des intentions du vote». L’affaire DSK aurait pu demeurer une vue de l’esprit, tout juste apte à agrémenter le quotidien aride des étudiants de «sciences po», si un sondage n’est venu pour la première fois donner la preuve chiffrée que le leader socialiste, exilé outre Atlantique, pourrait remporter une bataille présidentielle contre Nicolas Sarkozy. Il est le premier nom à pouvoir battre l’actuel président de la République quand ce dernier paraissait, selon toutes les combinaisons possibles et imaginables, imbattable. Et la question qui taraude les esprits est la suivante : comment un homme qui s’est imposé comme devoir de ne pas commenter la vie politique française, par respect à ses fonctions planétaires, et qui a davantage brillé par ses silences que ses grands discours mobilisateurs, en est venu à incarner l’espoir à gauche pour reconquérir l’Elysée ?
Il est vrai que lors de ses rares descentes sur Paris, DSK a toujours évité de se prononcer sur les présidentielles et sur le fait de savoir s’il allait sacrifier son poste au FMI pour mener le combat des primaires au PS. Harcelé par les journalistes à chaque fois qu’ils rentrent en contact avec lui, DSK se faisait un stoïque plaisir de botter en touche. Un silence et une abstinence qui veulent dire qu’il ne pense pas forcément à la présidentielle en se rasant. Dominique Strauss-Kahn vient de déroger à cette règle lors d’une confidence faite à la presse qui en dit long sur l’ambition qui le tenaille. Il n’a jamais été aussi clair dans son propos sur la présidentielle que lorsqu’il a dit : «A ce jour, j’ai l’intention de faire mon mandat, mais si vous me demandez si, dans certaines circonstances, je pourrais me reposer cette question la réponse est oui, oui je pourrais me reposer cette question».
Deux raisons expliquent ce brusque «coming out» présidentiel de Dominique Strauss-Kahn. La première est qu’il a voulu conforter politiquement les résultats inédits du sondage qui le donnent victorieux contre Nicolas Sarkozy. S’installer dans les têtes comme le recours face à la droite. La seconde est qu’il veut se placer dans les esprits pour empêcher une ascension systématique de Martine Aubry qui peut très bien profiter d’éventuels bons résultats du PS aux régionales pour devenir une valeur incontournable et incarner l’espoir à gauche. Mais le grand obstacle contre lequel butte DSK est celui du calendrier des primaires. Ses amis militent pour qu’elles aient lieu pendant le dernier trimestre de 2011. Alors que ses adversaires font tout pour une autre date plus proche pour l’obliger à sortir tôt du bois et à lui faire subir de l’érosion.

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