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France : Jean-François Copé, ni alliance avec le FN ni Front républicain

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S’il n’y avait pas la guerre contre Mouammar Kadhafi, le premier tour des cantonales aurait eu un impact beaucoup plus grand. Son taux d’abstention record, la suprématie arithmétique de la gauche, le Front National de Marine Le Pen qui talonne de très près l’UMP de Nicolas Sarkozy, confirmant ainsi cette ascension tant annoncée par les sondages, autant d’éléments qui auraient nourri le réquisitoire contre la gouvernance de Nicolas Sarkozy à quelques mois de la présidentielle. C’est que Nicolas Sarkozy comme l’ensemble de la classe politique attendaient ces cantonales pour livrer une grande indication utile pour l’avenir. Comment se comporter avec le Front National s’il confirme sa progression dans l’opinion? Faut-il se liguer en Front républicain pour lui faire barrage ? Ou faut-il laisser faire au risque de lui permettre de tout rafler sur son passage ? Cette interrogation était la plus pertinente posée lors du premier tour de ces cantonales. D’abord parce que de nombreux duels opposent au second tour, dimanche prochain, candidats du Front National aux candidats de la gauche. Ensuite parce qu’elle préfigure une hypothèse grandeur nature lors des prochaines élections présidentielles avec une possible présence de Marine Le Pen au second tour. Un homme, Jean-François Copé, a eu la main lourde et la parole tranchante. Autant il applique fidèlement la stratégie mise au point par Jacques Chirac et reprise par Nicolas Sarkozy de n’envisager aucune alliance avec le FN de Marine Le Pen, autant il rajoute sa touche personnelle en fermant la porte à toute possibilité de participer à un Front républicain pour arrêter la poussée de l’extrême droite ou la droite nationale comme Marine Le Pen aime dorénavant à se faire appeler. Ce qui jette une lumière crue sur la position de Jean-François Copé c’est que la gauche n’éprouve aucun scrupule à encourager la victoire d’un candidat de droite pour empêcher le triomphe de l’extrême droite. Tandis que le «Ni Ni» de Jean-François Copé est perçu comme un feu vert donné aux électeurs de l’UMP d’aller offrir leurs suffrages au Front National. Soumis à une avalanche de critiques et de reproches, Jean-François Copé avait déjà tenté de justifier cette posture qui refuse le Front républicain de crainte que cela ne valide les arguments de guerre électorale utilisés par Marine Le Pen, à savoir que «l’UMPS», célèbre expression de l’extrême droite, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Pour Jean-François Copé, il semble croire que le Front républicain est la meilleure recette pour paver la route du pouvoir à Marine Le Pen. La gauche n’a pas manqué de pilonner l’attitude de Jean-François Copé qui, après l’avoir accusé de jouer avec le feu, le taxe d’irresponsabilité et d’ambiguïté coupable et en appelle au président de la République pour rectifier le tir. Avec cette interrogation en filigrane : l’attitude tranchante de Jean-François Copé à l’égard du Front républicain est-elle partagée avec l’ensemble de composante de la majorité présidentielle ? A lire les déclarations de François Fillon, Premier ministre, qui invite les électeurs à éviter les «postures démagogiques», la tentation est grande de croire que cette question pourrait être une source de division et de débat et de tension au sein de la droite dite républicaine. Avec les multiples fissures que cela entraîne.

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