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France : Martine Aubry martyrise Georges Frêche

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S’il y a un homme de gauche que Nicolas Sarkozy doit recevoir à l’Elysée en lui déroulant le tapis rouge et en sortant la plus précieuse des argenteries, c’est bien Georges Frêche, le président sortant du conseil régional du Languedoc-Roussillon et accessoirement cauchemar vivant de Martine Aubry. L’homme est en train de se livrer, sans doute contraint, à un formidable travail de sape dont l’appareil socialiste aura du mal à se relever surtout à la veille d’échéances cruciales comme les régionales de mars prochain ou les primaires socialistes d’avant-présidentielles. Une nouvelle étape dans cette dégringolade doit être connue ce mardi lors d’une réunion du bureau national du PS qui doit officialiser l’exclusion des 59 candidats socialistes de la liste Frêche qui ont ouvertement désobéi à la consigne donnée par Martine Aubry de ne plus soutenir Georges Frêche depuis que ce dernier, se croyant tout permis, s’est payé dans un délire raciste, «la tronche» de Laurent Fabius. Jusqu’à présent, le bras de fer que se livrent Aubry et Frêche tourne politiquement et médiatiquement au désavantage de la première secrétaire du PS. Porté par les sondages qui le donnent largement gagnant contre la liste officielle du PS menée par Hélène Mandroux, Georges Frêche a libéré la parole contestataire contre Martine Aubry et lui a porté quelques violentes attaques sur son statut de «mal élue» et sa soudaine crise d’autoritarisme qui cache mal sa capacité à s’imposer par son charisme naturel aux autres. Dans la psychologie d’une femme leader qui doute et qui tâtonne, ces tirs nourris ont, sinon, fait mouche du moins laisser des traces. Sur le plan purement politique, Georges Frêche est en train de vendre chèrement sa peau. Il est simplement en train de pourrir la vie et le destin de Martine Aubry dont la stratégie, après les turbulents remous du congrès de Reims et sa bataille fratricide avec Ségolène Royal, tendait vers l’apaisement et le consensus. Aujourd’hui, le cas Frêche lui impose de reprendre sa cape de coupeuse de tête, de créatrice de division. Un des plus grands indicateurs de ces nouvelles scissions qui se profilent à l’horizon est le fait que de nombreux barons du PS comme François Rebsamen, l’un des bras droit de Ségolène Royal, Gérard Collomb, le sénateur maire de Lyon. Que va donc faire Martine face à ces soutiens trop visibles, trop bruyants à Georges Frêche? Les mettre à l’amende? Proposer qu’on les exclut du PS ? Georges Frêche que la nouvelle star du mouvement «Europe Ecologie», Daniel Cohn-Bendit n’hésite pas à comparer à Mussolini, peut, au fond de lui-même, remercier Martine Aubry. Aurait-il rêvé, lui qui à 72 ans s’apprêtait à terminer sa carrière au conseil régional du Languedoc Roussillon, d’une notoriété devenue nationale ? Dans son dernier livre écrit d’une plume précipitée et passionnée «Trèves de Balivernes, pour en finir avec l’hypocrisie» à paraître le 25 février, il se plaint qu’on veuille le bâillonner, lui «l’homme du Sud» qui «n’arrive pas à se taire ni à marcher comme un pingouin encore moins en cadence». Cela ne veut pas dire qu’il boude son plaisir de se voir au centre d’un grand incendie parti d’un minuscule feu de bois mais qui menace de ravager l’ensemble de l’édifice PS.

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