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France : Nicolas Hulot, un vert hésitant

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Il n’y a pas qu’au Parti socialiste où les écuries piaffent d’impatience de voir Dominique Strauss-Kahn déclarer sa flamme aux primaires. La mouvance écologique semble être saisie par les mêmes démons à l’encontre de son fils prodige, Nicolas Hulot. Elle le presse de dire si oui ou non cette fois, il a décidé de mettre à exécution sa grande menace de 2007. Nicolas Hulot a deux points communs avec DSK. Le premier, les sondages lui sont favorables à un point qui humilie presque ses concurrents au sein de la famille écologique. Le second, son penchant manifeste vers le suspense et le mystère et sa propension à naviguer dans la zone grise. Il n’a pas encore dit s’il va porter le flambeau des Verts dans la prochaine bataille des présidentielles. Il n’a pas dit non qu’il n’allait pas le faire. Cette grande hésitation a le don de provoquer la nervosité de la candidate des Verts déjà déclarée, Eva Joly : «Nicolas Hulot est un candidat de grande valeur, il est le bienvenu dans nos primaires, mais qu’il se décide!». Nicolas Hulot, figure médiatique de l’écologie, à la notoriété télévisuelle incontestable, n’est pas à son premier essai en politique. Déjà lors des présidentielles de 2007, il menace de se porter candidat si personne ne signe son fameux pacte écologique. Il fit le tour des états-majors politiques en essayant de leur arracher le maximum de concessions. À l’époque, Nicolas Hulot sema un grand frisson dans le landernau par sa menace de livrer la bataille des présidentielles. À tort ou à raison et toutes proportions gardées, il rappela aussi bien dans sa démarche que dans ses défis l’initiative de l’humoriste Coluche lorsqu’il avait pensé un moment donné dans les années 80 concourir pour l’Elysée. A la dernière minute et à la déception de ses amis qui l’encourageaient d’y aller, Nicolas Hulot jeta l’éponge. Son retrait fut interprété à l’époque comme un manque de courage d’un homme qui avait l’habitude de brandir une mâle défense de l’environnement. Puis, il y a eu deux éléments majeurs qui avaient donné une résonance particulière à ce retrait, fait de dépit et de regrets. Le premier fut le Grenelle de l’environnement où le gouvernement sous la houlette de Jean-Louis Borloo avait tout fait tout pour ramener les grandes ambitions du Pacte écologique à leur expression la plus minimale. Le second fut la grande performance électorale d’un mouvement comme «Europe Ecologie» et qui a révélé l’existence d’un vrai mouvement de l’écologie politique, simplement à la recherche d’un leader, d’une icône pour éclore, se renforcer et peser. La galaxie des Verts, traversés par des luttes d’appareils, avait ouvert la voie à la candidature du juge anti-corruption d’origine suédoise, Eva Joly. A lire la grille des sondages, la mayonnaise n’a pas l’air de prendre. Le «Journal de Dimanche» enfonce le clou. Dans un sondage Ifop, Eva Joly prend une grande volée de bois vert. A la question «Qui souhaitez-vous comme candidat» d’Europe-Ecologie-Le Verts» pour la présidentielle de 2012?», Nicolas Hulot recueille 61% quand Eva Joly se contente de 34%. Selon son entourage, Nicolas Hulot doit se décider en mars-avril. Gauche comme droite doivent surveiller la décision de cet électron libre capable, par sa fougue et la force de sa conviction, d’entraîner une grande partie de l’électorat de plus en plus sensible aux grandes questions d’environnement.

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