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France : Nicolas Sarkozy déterminé et impopulaire

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Et Voilà. La messe politique est dite. Au bout de longues semaines de contestations sociales, de manœuvres et de vociférations, l’équation se fige sur deux entêtements : celui du président Nicolas Sarkozy à ne pas reculer d’un iota sur sa reforme des systèmes de retraites et celui des centrales syndicales à continuer à nourrir la colère, à menacer de bloquer le pays et à perturber de larges secteurs de l’économie. Le grand test qui avait fini par enfermer les deux protagonistes dans leur logique propre fut la décision de Nicolas Sarkozy de faire intervenir la force publique pour tenter de desserrer le blocage de certaines raffineries jugées vitales et dont l’inactivité commence sérieusement à se faire sentir sur les réseaux de distribution des carburants. L’usage de la force a eu pour conséquence de montrer à quel point Nicolas Sarkozy était différent de ces prédécesseurs qui, au moindre risque de dérapages, enclenchaient hâtivement la marche arrière de crainte de provoquer des émeutes. Il a eu pour autre conséquence de radicaliser le camp d’en face, de faire valoir au sein du front syndical la primauté de la stratégique des extrémistes au détriment d’une aile modérée qui serait tentée par le compromis. Il est vrai qu’un des échecs les plus flagrants de Nicolas Sarkozy n’est forcement pas celui d’avoir failli à convaincre le pays de la validité de sa réforme, mais celui d’avoir échoué à créer des fissures au sein d’un front syndical de plus en plus compact même s’il réunit des forces aux origines sociales et aux trajectoires souvent opposées. Au jour d’aujourd’hui dans le marasme survolté des commentaires, deux visions se partagent le bilan de l’action et de la stratégie de Nicolas Sarkozy. La première salue sa détermination. Il incarnerait ce courage politique qui fait tant défaut à tous ceux qui ont échoué dans les multiples tentatives herculéennes de réformer la société français. Une vertu que les Français finiront par lui reconnaître quand ce cyclone social n’aura été qu’un mauvais souvenir. Les tenants de cet optimisme misent l’amnésie naturelle des opinions pour oublier même les excès les plus condamnables. Selon cette vision, dans quelques temps, Nicolas Sarkozy sera un homme neuf, auréolé par cette flamboyante couronne d’avoir réussi à fondre le béton armé à force de volonté et de convictions. La seconde vision est celle qui dépeint un président de la République en divorce total avec les Français, rejeté, haï avec une telle violence que sa cote de popularité a sombré sous la barre symbolique des 30%. Un fait presque inédit qui en dit long sur la nature des courants qui travaillent l’humeur française. L’opposition lui accole cette déshonorable distinction de «président pyromane». La presse de gauche se déchaîne sur l’autisme dans lequel il s’est volontairement enfermé et l’appelle à ouvrir le chantier de la négociation. En attendant la sortie de crise qui tarde à venir, cette grande confrontation sociale entre Nicolas Sarkozy et les centrales syndicales risque de connaître un coup de fouet avec l’entrée en jeu des mouvements lycéen et étudiant. Même si l’illusion du calme est actuellement entretenue par les vacances scolaires, l’entrée dans la danse de jeunes, qu’un chômage endémique frappe de plein fouet, risque de changer la nature et la physionomie du conflit.

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