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France : nouvelles manifestations avant de possibles négociations

Lors des premiers défilés dans la matinée, la mobilisation souhaitée par les syndicats et les organisations de jeunes, qui réclament un retrait pur et simple du contrat première embauche (CPE), semblait au rendez-vous.

Ainsi, à Nantes (ouest), entre 52.000 et 75.000 personnes, selon les sources, ont manifesté dans le calme, chiffres légèrement supérieurs à ceux de la journée d’action, le 28 mars, qui avait drainé des foules record.

 Bernard Thibault, leader du principal syndicat du pays, la CGT, a souhaité que les manifestations prévues mardi dans plus d’une centaine de villes "aident à porter un coup fatal" au CPE.

Le défilé parisien, pour lequel 4.000 policiers ont été mobilisés dans la crainte de violences, devait s’ébranler en début d’après-midi.

Cette nouvelle journée d’action, la cinquième en plus de deux mois, devrait déterminer le rapport de forces avant le début de pourparlers avec le parti au pouvoir UMP dirigé par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy.

M. Chirac a promulgué vendredi la loi instituant le CPE mais, dans une initiative inédite, a aussitôt demandé aux parlementaires de son camp de la réviser, désavouant de facto son Premier ministre Dominique de Villepin resté jusque-là inflexible.

La journée du 28 mars avait réuni entre un et trois millions de personnes, une mobilisation sans précédent depuis plus de vingt ans et marqué un tournant en faveur des syndicats, organisations de jeunes et de l’opposition de gauche, unis dans leur demande d’un retrait pur et simple du CPE.

"CPE: le dernier round?" titrait mardi le journal de droite Le Figaro, tandis que le journal de gauche Libération détournait les initiales du CPE pour évoquer à la Une des "Cortèges Pour un Enterrement".

La journée est accompagnée d’une série de grèves, notamment dans les transports, mais les perturbations semblaient moindres mardi matin que le 28 mars et les aéroports parisiens de Roissy ou Orly étaient peu affectés. Le métro circulait normalement dans la capitale.

Face à la fronde grandissante, M. Chirac a demandé aux responsables de l’UMP d’élaborer, en concertation avec les partenaires sociaux, un nouveau texte qui en réviserait les deux points les plus controversés: il ramènerait la période d’essai de deux ans à un an et donnerait obligation à un employeur de justifier un licenciement.

Dans un premier signe de décrispation, Bruno Julliard, président du principal syndicat étudiant (Unef), a estimé lundi "très probable qu’un dialogue s’établisse" si "les conditions de l’annulation du CPE sont discutées".

Le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, lui a indirectement répondu que "tout peut être abordé" dans de futures discussions.

La création de ce contrat réservé aux moins de 26 ans a entraîné le blocage de centaines de lycées et de dizaines d’universités, où la situation est de plus en plus tendue entre pro et anti-CPE à l’approche des examens.

De son côté, M. Chirac a tenté de corriger l’impression, largement relayée par les médias, que Nicolas Sarkozy était devenu un "Premier ministre bis" et avait pris l’ascendant sur M. de Villepin, son rival à droite dans la perspective de la présidentielle de 2007.

Jacques Chirac a reçu lundi le président de l’UMP pour lui signifier que la nouvelle loi devait être élaborée en "totale cohérence" entre les différents membres du gouvernement.

Selon plusieurs enquêtes d’opinion, une nette majorité de Français n’a pas été convaincue par la dernière prestation présidentielle. 62% jugent justifiées les manifestations et grèves de mardi, d’après un sondage publié par le quotidien économique Les Echos.

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