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France : Première visite à hauts risques de Nicolas Sarkozy à Moscou

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L’image avait fait le tour du monde et restée dans les annales comme le premier grand coup de communication de Nicolas Sarkozy, fraîchement élu, sur la scène internationale. Participant au sommet de G8 d’Heiligendamm en Allemagne en juin dernier, faisant ses premiers pas au sein de la famille des grands de ce monde, Nicolas Sarkozy avait subrepticement retenu à part le président Vladimir Poutine, le malaxant, devant les caméras du monde entier, avec la familiarité des relations les plus intimes. Et dans un geste inédit à ce stade du comportement politique, il lui passe, hilare, son téléphone portable. Vladimir Poutine dont les gestes sont d’une raideur militaire légendaire égrène, souriant, quelques mots avec son interlocuteur à l’autre bout du fil dont l’identité est restée inconnue pour le grand public.
Cette scène était destinée à souligner l’excellence des relations entre les deux hommes alors que le microcosme des chancelleries bruissait de rapports alarmants sur la dégradation des rapports entre Paris et Moscou depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Une preuve visible de ce climat délétère est le mutisme assourdissant observé par Moscou pendant quarante-huit heures avant d’envoyer à Paris les télégrammes de félicitation de rigueur. Il n’est un secret pour personne aujourd’hui que les Russes voyaient comme une mauvaise augure l’arrivée d’un président français qui affiche clairement et sans complexe son américanophilie. Et ils n’attendirent pas longtemps pour confirmer leurs pressentiments. Commentant le célèbre litige gazier qui opposa la Russie à l’Ukraine, le président Sarkozy signe cette charge qui a dû siffler aux oreilles du Kremlin : «La Russie impose son retour sur la scène mondiale en jouant avec une certaine brutalité de ses atouts, notamment pétroliers et gaziers, alors que le monde, l’Europe en particulier, espère d’elle une contribution importante et positive au règlement des problèmes de notre temps que son statut retrouvé justifie». Ses critiques les plus récentes ont été formulées à Budapest la semaine dernière où dans un discours ,Nicolas Sarkozy avait peint la Russie comme «un pays qui complique la résolution des grands problèmes du monde (plutôt) qu’un facilitateur».
Entre-temps, les sujets de frictions et de discordes entre les deux pays furent nombreux et les occasion de croiser le fer multiples. Du statut de la province du Kosovo que la France voudrait voir indépendante, un cauchemar pour les Russes qui la refusent catégoriquement en raison de leurs liens avec les Serbes et menacent de faire jouer leur veto aux Nations Unies, passant par la crise du nucléaire iranien. Sur ce sujet particulier, les deux pays observent des attitudes diamétralement opposée. Paris milite pour une augmentation des sanctions contre l’Iran alors que Moscou freine des quatre fers.
A la veille des cette visite de Nicolas Sarkozy à Moscou , les deux pays avaient tenté, chacun de son côté, de minimiser leurs différends. Les Russes se montrent prêts, sinon à pardonner du moins à comprendre le nouveau tropisme américain de Nicolas Sarkozy comme l’avait assuré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko : «Il n’y a pas de contradiction entre le désir des Français de renforcer leur relation d’amitié avec les Etats-Unis et le développement de leur partenariat traditionnel avec nous (…) A en juger par la première rencontre entre Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy (…) il y a tout lieu de penser que leurs négociations (…) seront dans le même esprit ouvert et constructif». Quant aux Français, ils y sont partis avec leur couplet traditionnel sur la grandeur de la Russie comme l’a souligné le porte-parole de la présidence David Martinon: «Le président Sarkozy redira à Moscou sa conviction que la Russie est, et restera un acteur majeur des relations internationales et un partenaire incontournable». Sont attendues aussi lors de ce voyage, les déclarations de Nicolas Sarkozy sur les violations des droits de l’Homme en Russie qui ont de fortes chances d’être amplifiées par la célébration du premier anniversaire de l’assassinat de la journaliste, très critique à l’encontre de la politique de Vladimir Poutine, Anna Politkovskaïa.

 

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