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France : Strauss-Kahn clame son innocence

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Dominique Strauss-Kahn a démissionné jeudi de son poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI), et clamé son innocence des faits d’agression sexuelle dont il est accusé, assurant vouloir «consacrer toutes ses forces» à sa défense. «Dominique Strauss-Kahn a informé aujourd’hui le Conseil d’administration du Fonds monétaire international de son intention de démissionner de son poste de directeur général avec effet immédiat», a indiqué l’institution de Washington dans un communiqué publié peu après minuit. Le FMI a publié la lettre de démission de M. Strauss-Kahn, dans laquelle il clame son innocence. «A tous, je veux dire que je réfute avec la plus extrême fermeté tout ce qui m’est reproché», écrit-il depuis sa prison de New York, où il a été placé en détention provisoire lundi, en disant vouloir «consacrer toutes mes forces, tout mon temps et toute mon énergie à démontrer mon innocence». Ces mots sont la première déclaration publique de M. Strauss-Kahn depuis qu’a éclaté samedi l’affaire de crime sexuel dans laquelle il est poursuivi. Une femme de chambre d’un hôtel de New York l’accuse de l’avoir agressée sexuellement et d’avoir tenté de la violer. M. Strauss-Kahn doit savoir vendredi si la chambre d’accusation, qui s’est réunie cette semaine à huis clos et a entendu mercredi le témoignage de la victime présumée, a décidé de l’inculper formellement. En attendant cette décision cruciale, une audience destinée à examiner une nouvelle demande de mise en liberté de l’ex-patron du FMI devait se dérouler jeudi à New York, a indiqué à l’AFP un porte-parole du tribunal pénal de Manhattan, David Bookstaver. Les avocats de DSK, qui proposent le versement d’une caution d’un million de dollars, estiment que le patron du FMI a les «ressources financières suffisantes» pour s’en acquitter, selon la requête à la Cour suprême de l’Etat de New York publiée mercredi soir sur le site Internet du New York Times. Ils joignent ainsi à leur requête le titre de propriété au nom d’Anne Sinclair, son épouse, de la maison du couple à Washington, achetée quatre millions de dollars. M. Strauss-Kahn s’engage à demeurer 24 heures sur 24 dans une résidence de Manhattan, qui n’a pas été précisée, sous ce que le document appelle une «surveillance électronique» et qui pourrait consister en un bracelet électronique. Même si le document ne fait pas formellement le lien, la résidence où il demeurerait est probablement celle de sa fille qui vit de façon «permanente», à Manhattan, souligne la requête. M. Strauss-Kahn a déjà remis son passeport français à la justice américaine et s’engage à remettre aussi son document de voyage de l’ONU aux autorités afin de prouver qu’il ne quittera pas le territoire américain pendant la durée de la procédure judiciaire.
Surtout, il dit «renoncer volontairement à toute procédure d’extradition de toutes sortes», dans une déclaration au tribunal sous serment. M. Strauss-Kahn est visé par sept chefs d’accusation, notamment tentative de viol et séquestration. Il a été incarcéré lundi sur ordre de la juge Melissa Jackson, qui a refusé de le libérer malgré l’offre d’une caution d’un million de dollars, invoquant un risque de fuite trop important. S’il devait être condamné pour l’ensemble des chefs d’accusation dont il fait l’objet, M. Strauss-Kahn risquerait jusqu’à 74 ans de prison. De son côté, la femme de chambre de l’hôtel Sofitel de Manhattan, une Guinéenne de 32 ans mère d’une fille de 15 ans a témoigné mercredi devant la chambre d’accusation (Grand jury). Le Grand jury, qui compte entre 16 et 23 jurés populaires, s’est réuni en secret et sans juge pour entendre les éléments de preuve de l’accusation et décider si M. Strauss-Kahn devait être inculpé. Si ce n’est pas le cas, il sortira libre du tribunal, bénéficiant d’un non-lieu. Mais s’il est inculpé, il devra décider s’il plaide coupable ou non. S’il plaide non coupable, ce qui a été sa ligne jusqu’ici, il y aura un procès, probablement dans quelques mois. S’il change d’avis et plaide coupable, sa peine sera négociée entre l’accusation et la défense. En attendant, M. Strauss-Kahn passait sa troisième nuit en prison. Vêtu d’une combinaison carcérale grise d’une pièce, sans ceinture ni bouton, il porte des chaussures sans lacet. La nuit, les gardiens doivent vérifier qu’il respire. Pour cela, ils peuvent être amenés à le réveiller, a dit à l’AFP Norman Seabrook, président d’un syndicat de gardiens de prison. A la télévision, l’avocat de la plaignante, Jeff Shapiro, a cherché à démonter à l’avance la théorie d’une relation sexuelle consentie entre M. Strauss-Kahn et son accusatrice, qui pourrait être avancée par la défense. Lundi, devant la Cour, l’avocat de M. Strauss-Kahn, Benjamin Brafman, avait déclaré : «les preuves médico-légales, selon nous, ne coïncident pas avec un rapport forcé». Les procureurs assurent pour leur part avoir des preuves montrant qu’il y avait eu tentative de viol, s’appuyant notamment sur l’examen médical pratiqué sur la plaignante après les faits présumés. L’avocat de la jeune femme a assuré que sa cliente était prête à venir témoigner devant les tribunaux face à celui qui était jusqu’à il y a quelques jours l’un des hommes les plus influents de la planète. «Elle est prête à faire tout ce qu’on lui demandera de faire et à coopérer avec la police ou le ministère public», a dit Me Shapiro. «Elle n’a aucune idée derrière la tête. Elle fait ça parce qu’elle pense qu’il faut le faire et elle va le faire», a-t-il déclaré sur NBC, rejetant toute «théorie du complot». Une majorité des Français (57%) considère néanmoins que DSK est «victime d’un complot», selon un sondage. L’Allemagne a dit jeudi respecter sa décision de démissionner, estimant qu’elle permettrait au FMI de «retrouver rapidement toute sa capacité d’action». Le FMI a indiqué qu’il allait faire connaître «rapidement» les modalités de l’élection d’un nouveau directeur général. «Pour le moment, M. John Lispky (le numéro 2 du Fonds) reste directeur général», a-t-il précisé dans un communiqué.

Sondage après DSK : Hollande favori du 1er tour, Sarkozy au 2e tour
Le socialiste François Hollande, prétendant à l’investiture de son parti pour l’élection présidentielle de 2012 en France, est le grand favori du premier tour, mais l’actuel président Nicolas Sarkozy réussirait à passer au second tour quel que soit son adversaire au Parti socialiste, selon un sondage Ipsos paru jeudi.
Selon cette enquête réalisée pour France Télévision, Radio France et Le Monde après la mise hors jeu du patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, 29% des personnes interrogées voteraient pour l’ancien premier secrétaire du PS au premier tour, 27% pour Martine Aubry, la dirigeante du parti socialiste et 16% pour Ségolène Royal. Le président Sarkozy obtient son plus fort score (21%) contre l’actuelle première secrétaire du PS (27%) et seulement 19% s’il est opposé soit à François Hollande (29%), soit à l’ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 Ségolène Royal (16%). Il se place donc en première position de tous les candidats seulement si Mme Royal est investie par le PS, mais en seconde position s’il est opposé à M. Hollande ou à Mme Aubry. Dans le cas où Mme Royal serait candidate, Marine Le Pen, le chef de l’extrême droite française (FN) ferait jeu presque égal avec le président (18% contre 19%), contre 16% à la candidate socialiste. La présidente du FN obtient un score invariable de 17 à 18% au premier tour, quel que soit le cas de figure.

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