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Génocide rwandais: le TPIR mis en cause

Le Rwanda a accusé lundi le Tribunal Pénal International pour le Rwanda – le TPIR – d’employer des enquêteurs qui auraient eux-mêmes participer au génocide de 1994. Une accusation très grave, si elle s’avère vraie, qui remettrait en cause toute la crédibilité de cette instance relevant des Nations Unies. Le tribunal basé à Arusha, dans le Nord de la Tanzanie, est en effet chargé de rendre justice sur les massacres opérés au Rwanda au printemps 1994 ! La déclaration de Kigali n’est pas la première du genre puisque, l’année dernière, les autorités rwandaises avaient déjà montré du doigt certains membres du Tribunal « suspects », donnant lieu au limogeage de quatre enquêteurs chargés de la défense. Cette fois-ci, le gouvernement estime que le problème « est plus vaste ». Ayant mené sa propre enquête, il a affirmé lundi avoir remis un rapport accablant neuf personnes appartenant à l’équipe de défense de l’instance internationale. « Notre enquête a révélé que la majorité des enquêteurs du TPIR étaient des suspects de génocide », a ainsi déclaré le représentant spécial du Rwanda auprès du tribunal, Martin Ngoga. De son côté, le greffier de l’organe judiciaire, Adama Dieng, a fait savoir qu’il n’avait pas eu connaissance du rapport rwandais supposé remis voici plusieurs semaines. « Nous n’accepterons aucune liste de noms venant du Gouvernement rwandais, a-t-il souligné. Nous menons nos enquêtes de façon indépendante sur toute personnalité jugée douteuse». Si Martin Ngoga, n°2 de l’Ambassade rwandaise à Dar es Salaam, n’a donné aucune précision sur les personnes accusées par son pays, la crise semble toutefois bel et bien amorcée, Kigali affirmant ne plus être « disposée à tolérer cela l’année prochaine ». Une mise en garde qui remet en cause la capacité des Nations Unies à recruter son personnel, après que ces six derniers mois, deux employés du TPIR aient été arrêtés pour trafic de fausse identité… Le TPIR, dont le Rwanda réclame le déplacement sur son territoire, a été mis en place en novembre 1994 par le conseil de sécurité des Nations unies pour juger les hauts responsables du génocide qui a fait environ 800.000 morts Tutsis et Hutus modérés entre avril et juillet 1994. Durant cette période, le Rwanda a connu une terrible guerre civile et ethnique déclenchée par la chute du régime du Président Hutu Juvénal Habyarimana, tué le 6 avril dans l’explosion de son avion. Les Forces Armées Rwandaises, aidées par les milices «Interhamwe», formées d’extrémistes Hutus, s’étaient alors livrées à un véritable massacre sur l’autre ethnie du pays, les Tutsi, et sur tous les opposants au régime. L’intervention tardive des casques bleus de l’ONU, à partir du 17 mai, n’a en rien empêché l’énormité d’un génocide qui a causé la mort de près d’un million de personnes…

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