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Grande Bretagne : les lois scélérates

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En Grande-Bretagne, la lutte contre le terrorisme engendre une discrimination à l’encontre des musulmans et les lois coercitives courent "un réel risque de criminaliser" les communautés ethniques minoritaires. Ces propos sont ceux de Tarique Ghaffur, un haut responsable de la police britannique, cité lundi par le quotidien "The Guardian".
Ce commissaire adjoint de la police de Londres estime qu’il fallait œuvrer davantage pour arrêter "la fuite, la peur ou la scission" des communautés musulmanes britanniques.
Tarique Ghaffur est l’un des officiers de police les plus haut gradés. Et dans ses déclarations, il remet en doute les affirmations de la police selon lesquelles les arrestations et recherches de personnes d’apparence asiatique sont le résultat d’un travail mené par le renseignement. M.Ghaffur révèle que «ces pratiques sont plus basées sur l’apparence physique que sur un travail de renseignement».
Il ajoute que depuis les attentats de Londres le 7 juillet 2005, les lois coercitives antiterroristes ont eu l’effet de criminaliser les communautés minoritaires. «L’impact des mesures va se traduire par un repli de ces communautés sur elles-mêmes alors qu’au contraire nous avons besoin de leur confiance», a-t-il déclaré.
M.Ghaffur souligne que les arrestations en masse, sans qu’il y ait de preuves suffisantes, d’islamistes effectuées depuis les attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis a donné à la communauté musulmane "le sentiment profond d’être stéréotypée".
Après les attentats de Londres, le malaise est devenu de plus en plus perceptible au sein de la communauté musulmane en Grande-Bretagne, notamment à Londres surtout après la mort d’un Brésilien suspecté d’être un kamikaze.
«Donner l’autorisation de tuer ainsi quelqu’un sur la base du soupçon est effrayant ; le problème dans ce cas particulier est que la personne semble être de couleur, semble être de type pakistanais. Il peut être maintenant de toute religion, de toute origine ou région. Cela va susciter une grande anxiété, une grande inquiétude», s’est alors indigné, Azzam Tamimi, porte-parole du Conseil musulman de Grande-Bretagne.
En juin dernier, le malaise des musulmans n’a fait qu’augmenter après la faste opération policière qui devait localiser une mystérieuse arme chimique. Une arme que d’ailleurs la police n’a jamais pu prouver l’existence. Déjà inquiets des répercussions des attentats terroristes perpétrés au nom de l’Islam sur leur importante communauté, les musulmans ont eu un terrible choc lorsque l’opération s’est traduite par l’arrestation, sans motif, de deux frères. L’un d’eux a été blessé à l’épaule.
"Private Eye", le magazine satirique le plus lu en Grande-Bretagne, publie souvent la «main courante» d’un commissariat londonien de pure fiction, "Neasden Central Police Station" : un lieu de toutes les moqueries vis-à-vis des excès du «politiquement correct» pratiqué jusqu’à l’absurde par les autorités britanniques. Les policiers de ce commissariat prient par exemple les personnes qui téléphonent alors qu’elles sont sur le point de se faire assassiner de rappeler le lendemain. Motif : tout assassinat sans motivation raciste ou homophobe n’a aucun caractère d’urgence. Ces mêmes agents réagissent par contre sans délai en apprenant qu’un livre au titre provocant, «Noir et Blanc», circule…

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