Quelque 490 prisonniers d’une trentaine de nationalités sont détenus sur la base navale américaine. Dix ont été inculpés et seront à ce titre jugés par des tribunaux d’exception mis en place pour Guantanamo.
Lors d’une conférence de presse, le colonel Moe Davis a admis la lenteur du processus alors que beaucoup sont détenus sans inculpation depuis plus de quatre ans: "C’est malheureux que quatre ans aient passé (…) l’accusation fait tout son possible pour les présenter à un tribunal", a-t-il déclaré.
Mais il a aussi accusé les dix prisonniers inculpés de manoeuvrer pour ne pas comparaître: "La dernière chose qu’ils souhaitent c’est d’avoir à répondre des faits dans un tribunal", a-t-il dit.
"Vous souvenez-vous de Dracula? Lorsqu’on l’exposait à la lumière du jour, il fondait (…) Les faits font le même effet (aux prisonniers) que la lumière sur Dracula", a-t-il ajouté.
Les autorités militaires ont décidé de relancer, à partir de mercredi, les audiences devant la justice d’exception, en dépit de nombreux recours de prisonniers devant la justice civile.
Elles ont surtout décidé de ne pas attendre que la Cour suprême se prononce sur la légalité de cette justice d’exception, alors qu’elle devrait le faire dans le cadre d’une affaire dont elle est saisie.
Des audiences préliminaires sont notamment programmées à partir de mercredi concernant le Yéménite Ali Hamza al-Bahloul, considéré comme un spécialiste de la propagande du réseau d’Oussama ben Laden.
Les audiences concernant le Saoudien Ghassan Abdoullah al-Sharbi et l’Algérien Soufiane Barhoumi, soupçonné d’avoir formé M. Sharbi et un autre suspect à la confection d’engins explosifs en vue de leur utilisation contre les forces américaines en Afghanistan, ont par contre été reportées à des dates non précisées.
Le premier a obtenu un délai à la demande ses avocats. La comparution de M. Barhoumi a également été reportée, a indiqué son avocat, en raison du décès de son père.