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Helsinki appelle l’Europe à jouer son rôle dans le dialogue avec l’Islam


"L’Union européenne devrait chercher à s’engager dans un dialogue avec les musulmans modérés à la fois sur le plan international et national", a déclaré M. Tuomioja lors d’un séminaire international tenu mardi à Helsinki sur le thème: "Construire le dialogue: au-delà des caricatures".

"Si nous voulons être entendus par les musulmans, nous devons écouter les musulmans à l’étranger et chez nous", a prévenu le chef de la diplomatie finlandaise.

Ce dialogue, qu’il entend promouvoir au cours de la présidence finlandaise de l’Union au second semestre 2006, doit réunir "gouvernements et institutions intergouvernementales, société civile, leaders religieux et spirituels ainsi que les intellectuels".

"La crise des caricatures a touché des gens ordinaires dans le monde entier. Nous devons leur parler, mais nous devons aussi parler avec eux", a insisté le ministre.

La publication, par un quotidien danois puis par d’autres journaux européens, de carricatures de Mahomet a provoqué la colère de nombreux musulmans dans le monde et des vagues de violences parfois mortelles. L’islam interdit toute représentation du prophète.

M. Tuomioja a rappelé que plusieurs rendez-vous entre pays européens et musulmans sont prévus pendant la présidence finlandaise de l’UE.

Outre le sommet Asie-Europe (Asem) en septembre à Helsinki, la Finlande accueillera les ministres des Affaires étrangères de l’EuroMed (processus de Barcelone) les 27 et 28 novembre à Tampere.

Un forum interreligieux sur "Les religions dans un monde pluraliste – unité et diversité" sera par ailleurs organisé à Espoo, près d’Helsinki.

A l’occasion du séminaire organisé par l’Institut finlandais des affaires internationales, experts et responsables politiques ont convenu que la crise des caricatures du prophète Mahomet puisait sa source dans les représentations erronées du monde musulman prévalant dans les démocraties occidentales d’une part et dans l’expression violente d’un islam dévoyé d’autre part.

"Après les événements spectaculaires du 11 septembre (2001), de nombreux observateurs et responsables politiques occidentaux ont eu tendance à mettre toutes les formes d’islamisme dans le même sac et à les estampiller comme hostiles", a estimé M. Tuomioja.

"Mais les terroristes islamistes n’ont pas le monopole du terrorisme", a-t-il dit.

Ali Yakital, conseiller du Premier ministre turc pour la politique étrangère et co-président de l’Alliance des civilisations, créée l’année dernière par l’ONU comme outil de dialogue et de modération entre pays musulmans et occidentaux, a estimé en écho que la crise était le fruit de "malentendus et de perceptions fausses".

Depuis les attaques du 11 septembre 2001, "les populations occidentales sont conduites à penser que les musulmans sont enclins à la violence et au terrorisme et que leurs traditions et valeurs ne sont pas compatibles avec les sociétés démocratiques et contemporaines".

"Les attentats de Madrid, d’Istanbul et de Londres ainsi que les incidents comme le meurtre de (Théo) van Gogh (aux Pays-Bas) ont aggravé ce phénomène en Europe", selon lui.

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