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Ilan Halimi : le crime qui secoue la France

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L’affaire de l’enlèvement et du meurtre d’Ilan Halimi, un jeune juif, a ébranlé la France. Une affaire qui a pris de l’ampleur lorsqu’un des suspects a affirmé lors d’un interrogatoire s’être attaqué à Ilan, «parce qu’il était juif et qu’un Juif, c’est riche». Un amalgame : Juif égal riche et donc l’hypothèse d’un crime raciste a été retenue par Corinne Goetzmann, la juge d’instruction chargée de l’enquête.
La pêche à l’argent ou la pêche aux Juifs ? Ou bien les deux ? Des «crétins» fauchés brutaux ou des extrémistes motivés brutaux ? Le début de l’antisémitisme et la fin de la vie pour Ilan. L’Affaire continue à faire la Une des journaux de l’Hexagone.
«Les gens savaient», s’est exclamé hier "Le Parisien". Le journal affirme que «trop de témoins se sont tus dans la cité de la Pierre Plate» à Bagneux, là où résidait la bande. D’après "Le Parisien", les enquêteurs se disent «écœurés» par ce silence. «Personne n’a eu pitié, personne n’a bougé», s’indigne l’une des deux sœurs de la victime interrogée par le journal. «Où commence l’antisémitisme?» s’interroge le quotidien "France Soir". Le journal revient sur les raisons de l’assassinat d’Ilan : «Les voyous étaient mus par le seul appât du gain , affirme le journal. Mais ils ont choisi leur cible en fonction d’un cliché qui a la peau dure, celui du Juif forcément riche. Représentation qui appartient au florilège de la connerie nationale».
Aujourd’hui, en France l’émotion est grande au sein de la communauté juive. Plusieurs journaux français se veulent prudents.
Le Premier ministre français, Dominique de Villepin, a promis en début de semaine «la vérité» sur la mort du jeune Ilan Halimi, devant une communauté juive très inquiète face au caractère peut-être antisémite d’un crime qui commence à revêtir une dimension nationale.
Interpellé lors du dîner annuel du Crif à Paris par le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Roger Cukierman, qui lui a lancé «Ilan est-il mort parce que juif ?», le Premier ministre a assuré que «que toute la lumière» serait faite sur les «motivations» de ce meurtre «odieux».
Sur le plan judiciaire, deux policiers de la brigade criminelle sont partis en Côte d’Ivoire sur les traces de Youssef Fofana, présenté comme le «cerveau» du gang.
Corinne Goetzmann et Baudoin Thouvenot, co-saisis de l’affaire, ont lancé une commission rogatoire en Côte d’Ivoire après avoir appris que le suspect s’y était rendu le 15 février.
Douze personnes, dont trois femmes, sont en détention provisoire, après la mise en examen et l’incarcération mardi dernier de deux hommes, arrêtés la semaine dernière. Un treizième suspect interpellé en Belgique est visé par un mandat d’arrêt européen.

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